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Dirty Pretty Things

Waterloo To Anywhere

Dirty Pretty Things - Waterloo To Anywhere
Chronique Album
Date de sortie : 08.05.2006
Label : Vertigo Records
3
Rédigé par Valy, le 24 mai 2006
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What became of the likely lads? Avouons-le d’entrée, c’est bien la question qui nous taraude lorsqu’on tend l’oreille vers les Dirty Pretty Things comme on le fit pour les Babyshambles il y a quelques mois. Difficile d’aborder ce premier album sans idées derrière la tête. Premier album, et pourtant déjà un lourd héritage à assumer, une bonne demi-douzaine d’étiquettes à se trimballer. Dirty Pretty Things, c’est « l’autre moitié des Libertines », le groupe de Carl Barât face à celui de Doherty qu’on le veuille ou non, ça colle aux basques. Ensuite c’est un titre énigmatique, Waterloo To Anywhere, qui évoque la défaite pour nous français, mais de l’autre côté de la Manche, c’est la victoire triomphale après une rude bataille, …et une perspective vers n’importe où, mais ailleurs. Enfin il y a cette pochette, romantico-gothique, en noir et blanc, balafrée, comme tout droit sortie du blog d’une ado en pleine crise d’identité. Et puis, on écoute. Douze titres en une trentaine de minutes pour tenter de se refaire une virginité? Pas forcément, les fantômes hantent les murs, mais on vit avec et on s’y fait finalement assez bien

Waterloo To Anywhere s’ouvre énergiquement sur « Deadwood » qui résonne à nos oreilles comme un agréable souvenir de joyeuses beuveries libertines…une vigueur qu’on retrouve au fil de l’album tissé de riffs punkisants et de mélodies décomplexées. Une production solide assurée par Dave Sardy et Tony Doogan, qui ont su conserver la spontanéité du son que le gang de Barât balance sur scène à cœur ouvert, tout en évitant le simili brouillon. On n’apprend certes pas grand-chose de nouveau sur le rock des écorchés vifs de la perfide Albion, mais on peut ici continuer à se délecter en toute décontraction de ses qualités. Celui-ci n’en finira jamais de rendre hommage aux Clash (sur le rythme reggae de « Gentry Gove » par exemple), avec cette irrévérence qui rend la descendance légitime. Il n’en finira jamais non plus de se nourrir de ses propres contradictions. Comme un mélange de Gin et de Milk, les nouvelles compositions ont ce goût doux-amer de courses effrénées lancées sur des paroles parfois acerbes, comme sur le très bon « Bang Bang, you’re Dead ». Contrairement à un certain album fabriqué Down in Albion, on retrouve ici un bon nombre de chansons à reprendre en chœur et en boucle comme « If you love a woman » ou le punk jubilatoire de « You fucking love it » (oui, en effet…).

Nous y voilà, car on a beau faire, on en revient tout de même encore et toujours à cette comparaison tant Waterloo To Anywhere sonne comme une juste suite de l’œuvre des Libertines que les Babyshambles ont eu un peu plus de mal à écrire. Avantage il est vrai à Barât qui a gardé à ses côtés deux de ses acolytes, Anthony Rossomando (guitare) et Gary Powell (batterie), en s’offrant les services Didz Hammond, exilé de The Cooper Temple Clause. A l’écoute de « Doctors and Dealers », un mauvais esprit pourrait s’amuser à penser que lorsque les uns alimentent leurs démons, d’autres travaillent tant que faire se peut à panser les plaies. Plus rentre-dedans que mélancolique, capable de transformer le désespoir en énergie, l’identité des Dirty Pretty Things penche du côté lumineux de la force. On ne peut pas non plus passer sa vie à se taper la tête contre les lavabos ! Ce Waterloo célèbre donc une belle victoire sur le présent, et se consomme al dente.
tracklisting
    01. Deadwood
  • 02. Doctors and Dealers
  • 03. Bang Bang you're Dead
  • 04. Blood Thirsty Bastards
  • 05. Gentry Cove
  • 06. Gin and Milk
  • 07. Enemy
  • 08. If You Love A Woman
  • 09. You Fucking Love It
  • 10. Wondering
  • 11. Last Days of the Small Town Playboys
  • 12. BURMA
titres conseillés
    Bang Bang you're Dead, If you Love a Woman, You fucking love it
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