We Have Band

Nous avons un groupe, nous avons des chansons, nous avons un label : vous allez pouvoir les écouter, et même probablement les aimer. Comme ce trio a un sacré sens du commerce et de la pop, ils ont décidé d'arrêter le nom de leur groupe à la première partie de cette déclaration : We Have Band.

Ce groupe de jeunes apprend vite. Après des singles inégaux qui laissaient entrevoir un potentiel mal exploité, cet album est une excellente surprise. La production et l'expérience de Gareth Jones y sont probablement pour beaucoup, mais quelle que soit la qualité du producteur, sans groupe et sans chanson, point d'album. Les trois membres du groupes n'étaient pas nés que Gareth avait déjà travaillé sur deux ou trois albums de Depeche Mode, et ils apprenaient à lire que celui-ci avait déjà poussé les manettes pour les ultra popeux d'Erasure et les ultra bruyants d'Einstürzende Neubauten. Le maestro a su emmener le groupe là où il devait aller, vers une pop facile mais loin d'être simple. L'expérience, ils l'ont acquise sur la route, en défendant leur musique plus de cent fois l'année dernière.

Sûr de ses atouts, le groupe commence par un morceau sobrement appelé Piano. L'instrumentation est froide et magistrale, mélangeant boites à rythmes et piano pour servir une voix qui part en arpèges lyriques. On est à deux doigts du style pompeux des groupes electro pop des années 80. Le morceau suivant nous emmène un peu plus loin dans le passé. Cette fois-ci c'est une guitare sous acide à la Doors qui sert la voix sur buffet. Pour finir les démonstrations de style, Divisive joue la carte de l'electro pop dansante et classe à la Hot Chip.

L'album démarre vraiment au quatrième morceau, Love, What You Doing?, titre tout droit venu des années 80's avec un refrain tellement efficace que l'on a l'impression de déjà le connaitre. Oh oui, à ce moment là, on aime ce qu'ils font. Le tracklisting de ce disque vivant est organisé comme un concert. Après ce tournant, le groupe balance son premier tube, Oh!, que vous connaissez probablement etavez intérêt à aprécier car il pourrait bien se faire entendre cet été. Le reste de l'album s'écoute sans effort, enchaînant des titres qui vous emmènent loin (How To Make Friends) ou vous scotchent sur le dancefloor (Honey Trap). Le jeu entre les trois voix et la richesse de leurs compositions permettent à cet album de très bien tenir la durée et d'emmener l'auditeur de chanson en chanson sans le chahuter ni le lasser jusqu'à la pépite de fin, Hero knows.

Ce dernier titre brillant synthétise toutes les qualités du groupe, dans des changements de rythmes créant une tension au sein de la chanson, et termine l'album bien mieux qu'il avait (mal) commencé.