Chronique Album
Date de sortie : 31.05.2010
Label : Divine Comedy Records
Rédigé par
Jean-Christophe Gé, le 8 juillet 2010
A force de sortir des albums rétro emprunts de la nostalgie et des mélodies de la fin des années 60s à la Nick Drake, Neil Hannon et sa comédie divine a réussi à devenir complètement intemporel.
Bang Goes The Knighthood est un album classique de The Divine Comedy. Il se rapproche de Casanova par la diversité de ses thèmes mélodiques et l’humour noir qui s’en dégage, le disque qui avait clôt avec brio une trilogie dans lequel le groupe semblait avoir trouvé sa voie. Ce dixième album aurait pu sortir il y a dix ans, ou dans une décennie, à moins que le playboy chétif ne se prenne d’amour subitement pour la techno ou le zouk. Cela semble peu probable, car même quand il reprend Kraftwerk, c’est avec des arrangements doux, des instruments à vents ou à cordes et des progressions qui doivent plus aux pêches d’orchestres qu’aux boucles post-rock. Les reprises qu’il propose aujourd’hui, sur un disque bonus, sont des titres plus ou moins heureux de variété française (de Brel à Vanessa Paradis toute première période).
Comme la plupart de ses albums, celui-ci oscille entre histoires (d’amour) personnelles et regards amusés sur les choses qui l’entourent. Petite originalité de ce dixième album, une implication dans notre époque, une touche quasi-politique, puisque The Complete Banker fait référence au marasme financier que nous vivons suite à la gourmandise des institutions financières. Dans la musique il y avait Josef K, il y a maintenant également Jérôme K. Pourquoi subitement le chanteur de ballades s’intéresserait à l’actualité, aurait-il perdu une partie de ses économies ? C’est bien possible, car cet album flamboyant mais sans risque ressemble à celui de quelqu’un qui a faim, la rage au ventre en moins.
Bang Goes The Knighthood est en quelque sorte une compilation d’un groupe que l’on apprécie : les chansons y sont bonnes mais n’apportent rien de plus à la discographie de l’artiste... si ce n'est que dans le cas présent, elles sont toutes inédites !