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The Divine Comedy

Bruxelles, Nuits Botanique - 12 mai 2012

Live-report par Maxime Delcourt

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Le Botanique est définitivement un lieu à part dans le paysage obscure des salles de concert. Avec son jardin extérieur, ses plantes intérieures, ses trois salles cossues et sa programmation pointue, l’artiste qui pose bagages ici a d’emblée de quoi être rassurer. Quant à nous, les secondes peuvent bien s’écouler, on est en paix avec nous-même. Alors d'accord, ce soir le public n’est pas installé confortablement dans une des trois salles, sans doute trop petites pour l’événement, mais même dans le chapiteau des Nuits Botanique le cadre reste idéal pour accueillir le divin Neil Hannon.

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Plutôt que d’entrer directement dans les douceurs de sa poésie, il est toujours préférable de se détendre au préalable. Ainsi, la pop acoustique de Noa Moon, jeune brune belge au charme certain, est assez naïve et légère pour nous mettre sur le bon pied. Les titres s’enchainent, on pense un instant à une Ayo en plus pop, l’instant d’après à un Jack Johnson en plus exotique, mais c’est bien face à cette jeune fille que l’on se trouve. Il est à peine 20h, le soleil brille encore et nous voilà déjà ravis de cette jolie découverte.

Un proverbe de James Stewart dit qu’entre la vérité et la légende, il vaut mieux imprimer la légende. Permettez-nous d’en douter tant la vérité, celle de Neil Hannon, est délicieuse de délicatesse. Chanteur/compositeur devenu homme à tout faire au sein de son groupe devenu projet solo, voilà plus de vingt ans que cet irlandais du nord, en tant que The Divine Comedy, répend sa noblesse pour le plus grand plaisir des admirateurs de Scott Walker, Burt Barachach et Jacques Brel. Alors lorsqu’il débarque avec son carnet de notes, tel un dandy détendu du zeub, on reste sans voix.

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Pour beaucoup, l’homme est sujet à l’abrutissement et à l’aliénation. Heureusement, il existe des exceptions dont The Divine Comedy fait partie. Face à son piano, Neil le déjanté va passer presque une heure et demi à réciter sa pop, comme s’il souhaitait communiquer son autobiographie avec la vie des autres. Un dialogue où les peurs, les déceptions et les franches rigolades sont partagées et évoquent des pans entiers de notre existence. Vibrant et vivant, gracieux et palpitant, voilà longtemps que l’on n’avait pas vu un homme entrer en telle communion avec son public.
Avant le concert, on se disait déjà que chaque fin de chanson provoquerait inévitablement un « wouah ! » ou un « ouhlala ! ». Ce genre de petites choses inutiles mais qui témoignent d’une admiration béate et éternelle envers ce génial compositeur. On ne s’était pas trompé. De l’ouverture Assume The Perpendicular au rappel The Summerhouse, l’univers de ce jeune homme de bonne famille se dévoile de motif en motif comme la plus fine des dentelles. Et que dire de A Lady Of A Certain Age, pièce centrale du concert qui témoigne une fois de plus que la pop britannique n’est jamais aussi intelligente que lorsque The Divine Comedy la manipule. Voilà qui est dit.

Neil Hannon à beau clamer que Bruxelles est sa deuxième maison, on ne le croit pas une seconde. Qu’il soit déluré, baroque, épique ou classique, l’irlandais n’est jamais aussi à l’aise que derrière son piano, qu’importe le lieu.
setlist
    Assume The Perpendicular
    Your Daddy's Car
    The Complete Banker
    Something For The Weekend
    Bang Goes the Knighthood
    When the Lights Go Out All Over Europe
    The Lost Art Of Conversation
    To Die A Virgin
    Perfect Lovesong
    A Lady Of A Certain Age
    Songs Of Love
    Snowball in Negative
    Generation Sex
    Everybody Knows (Except You)
    At The Indie Disco
    I Like
    Our Mutual Friend
    Tonight We Fly
    ---
    National Express
    The Summerhouse
photos du concert
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