Jonny

Jonny, c'est un peu la rencontre de deux monstres sacrés de l'indie rock écossais et gallois. Aux commandes de ce partenariat musical de 2010, on retrouve ainsi Norman Blake et Euros Childs, respectivement frontmen des légendaires Teenage Fanclub et des folkeux Gorky's Zigotic Mincy.
La rencontre était simple puisque les deux groupes avaient déjà tourné ensemble et Norman Blake avait participé au septième album de Gorky's Zigotic Mincy. C'est donc tout naturellement que l'album éponyme du duo s'est enregistré, créant le buzz au sein des fanbases de chacun des groupes.

Ce sont treize titres que Jonny livrent ici, dont cinq signés exclusivement par Euros Childs. C'est d'ailleurs la patte folk seventies et harmonique du gallois que l'on sent en premier sur cet album - beaucoup plus donc que la power pop de Norman Blake qui préfère rester dans le rôle de co-chanteur.
L'album surfe sur les sons qui ont fait les années soixante et soixante-dix. Même le choix des titres, comme I Want To Be Around Your ou I'll Mke Her My Best Friend, rappellent les heures de gloire du Swinging London. Le single Candyfloss, quant à lui, mix étrange entre le synthé doorsien, les accords de Venus et des harmonies à la Byrds, le tout accompagné d'un clip où les deux chanteurs mangent de la barbe à papa, posant les jalons d'un album couleur sépia.

Ainsi, Waiting Around For You sonne comme un titre des Monkees alors que Goldmine résonne comme un single d'un album séminal sorti pour le Monterey Pop Festival. You Was Me rappelle les grandes heures de la Britpop tandis que Circling The Sun, English Lady et The Goodnight lorgnent (peu) discrètement vers le folk US, époque Guerre du Vietnam. Finalement, seuls Bread et Cave Dance, deux OVNIs à la frontière du disco et du glam-rock, se détachent et jurent dans le paysage vintage pop-folk instauré par Norman Blake et Euros Childs.

Jonny, c'est au final une collaboration fructueuse et sympathique mais qui aurait gagné en s'éloignant, ne serait-ce qu'un peu, de l'éternel revival sixties. A réserver aux inconditionnels de la période bénie de la pop anglaise.