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Grass House

A Sun Full And Drowning

Grass House - A Sun Full And Drowning
Chronique Album
Date de sortie : 11.11.2013
Label : Marshal Teller Records
4
Rédigé par François Freundlich, le 24 décembre 2013
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A very Grassy House, in the country... Voilà l'endroit où le quatuor outsider londonien nous invite avec ce premier album bucolique s'échappant hors des sentiers battus vers des compositions pop libérées de tout carcan. L'esthétique remarquable des visuels de ce brillant A Sun Full and Drowning, tout comme ceux des précédents EP, est une première plongée vers ce périple électrique dans la campagne anglaise à l'herbe fraichement coupée.

Grass House puise avant tout sa source dans l'Americana avec une base folk symbolisée par cette voix grave emprunte de spiritualité. Le phrasé revêt des intonations parlées mais peut s'envoler à tout moment vers des montées trépidantes, suivant des instrumentations détachées semblant s'épanouir au ralenti. Les gimmicks entêtants de guitare électriques bouclées sont la particularité des compositions soignées, s'enchainant sans jamais faiblir.
Les londoniens passent de la légèreté à l'excitation, nous laissant en permanence captivés par des arrangements s'échappant hors-cadre, ne se cantonnant jamais à la simplicité pop mais allant chercher cet élan de folie qui fera basculer le tout. Grass House s'est crée un son propre qu'il développe dans une cohérence parfaite tout au long de l'album. On pense aux intonations de The Coral dans la voix ou la fraicheur de la composition mais avec ce coté profond et mystique rappelant Johnny Cash. Ces inspirations d'outre-Atlantique mêlée à cette voix grave pourraient rappeler Mumford And Sons, mis à part que Grass House n'utilisera pas 65 fois le mot « Heart » en deux albums. Leurs textes rimbaldiens sont idéalement écrits et narrés, donnant envie de les avoir entre les mains pour mieux les comprendre.

La lente guitare de Spinning As We Turn est représentative de ces refrains brit-pop qui marquent directement l'esprit dès la première écoute. On vibre avec ce léger coté épique, ces chœurs entrainants fredonnés, parfois aux accents gospel, ainsi que ce fond électrique qui semble aiguiser les morceaux pour dévoiler leur aspect écorché caché. Les titres forts se succèdent comme And Now For The Wild avec à chaque fois ces phrases marquantes répétées qui s'incrustent dans l'esprit procurant un espoir Beatlesien. Ces répétitions et ce souffle monocorde nous hypnotisent alors que les instrumentations jonglent sans cesse entre ombre et lumière, entre douceur et gravité contenue. D'autres mots nous restent en mémoire après l'écoute comme « We're All Wild and In Love » sur cette rythmique binaire ou encore I Was A Streetlight. Ce génial morceau s'échappe dans un instrumental divagant remarquable, donnant envie d'aller s'allonger au soleil. Le sourire qu'il procure pousse forcément à le réécouter. L'album s'achève sur la ballade Avocado Eyes qui méritait d'être citée pour son titre et sa métaphore symbolique des textes à double sens du groupe.

Voilà un groupe novateur comme on les aime apportant un souffle différent avec cette voix possédant une force intérieur dont on a du mal à se passer une fois qu'on y a gouté. Le premier album de Grass House marquera les esprits, n'hésitez pas à l'écouter lors de votre prochain road-trip au soleil.
tracklisting
    01. Spinning As We Turn
  • 02. Of Haste and Art
  • 03. Faun
  • 04. And Now for the Wild
  • 05. The Colours In The Light May Obscure
  • 06. Wild and in Love
  • 07. I Was A Streetlight
  • 08. Tasteless But Taciturn
  • 09. A Thousand Generators
  • 10. Avocado Eyes
titres conseillés
    I Was A Streetlight, And Now For The Wild, Spinning As We Turn
notes des lecteurs