Four Tet

On ne présente plus le grand, le mythique, l'unique Four Tet ! J'allais tout de même le faire pour les enfants et les rockers pur jus, mais je me limiterai finalement à ces simples mots : Four Tet est un génie de la musique électronique qui nous livre aujourd'hui un disque absolument indigent.

Le premier titre donne le ton de l'album. Loved fait le job avec son beat boom-bap tranquille et son électro pointilliste certifiée 100% Four Tet. Si elle n'est pas désagréable, cette entrée en matière est si attendue et déjà-entendue, qu'on se met à craindre un album en pilote automatique. A une exception près cette première impression se confirmera malheureusement tant Three, douzième album de l'anglais, dispose d'autant de talent mais d'aussi peu d'implication que l'équipe de France de Football pour ses matchs amicaux. On ne peut pas lui reprocher d'imiter ses collègues Skrillex et Fred again.. qui ont tendance à bouffer à tous les râteliers, mais il pourrait tout de même changer l'eau de sa gamelle et varier le goût de ses croquettes.

Gliding Through Everything et Storm Crystals durent à eux deux dix minutes. Vous pouvez économiser ce temps pour passer directement au quatrième titre, Daydream Repeat, le seul de cet album qui soit digne de son auteur. Enfin une percée de Dembélé qui efface deux adversaires avant de passer en retrait à Griezmann qui décale Mbappé, feinte de frappe, enroulé, lucarne. Six minutes de beau jeu sur un album qui en compte quarante-cinq, à ce niveau c'est trop peu. Pour paraphraser Serge Aurier, Skater, 31 Bloom et So Blue c'est de l'eau. Pas dégueulasses, bien coiffés mais franchement sans intérêt. On arrive vite au huitième et dernier morceau de l'album avec Three Drums, pendant du titre d'ouverture dans une version plus emphatique et trop longue. Dire que Three Drums est le troisième meilleur titre du nouvel album de Four Tet est assez consternant. Pour un novice ou un vieux routier de l'électro le résultat pourrait être jugé correct mais on est ici chez un des tous meilleurs électroniciens britanniques qui ne force pas son talent et livre un travail bâclé et peu inspiré.

Three, douzième album de Four Tet, porte finalement bien son nom : il n'offre que trois morceaux dignes d'intérêt et aurait pu se résumer à un brillant single ou un bon petit EP. En conclusion, on va se fatiguer autant que Four Tet sur ce coup : rien à dire de plus.