The Victorian English Gentlemens Club

Qu'est ce que peut bien cacher ce Victorian English Gentlemen's Club ? Avec un nom comme ça, on s’imagine des gens bien élevés et raffinés, partageant le thé avant une partie de chasse à cour, en écoutant le meilleur du baroque. Mais la réalité est tout autre (et heureusement pour nous !) : The Victorian English Gentlemen's Club fait du punk, de l’art-punk pour être précis.

L'intégration au club commence avec The Tales Of Hermit Mark, premier single puissant, classieux, impeccable. On (re)découvre ici le style VEGC, avec ses guitares angulaires et ses basses qui grondent. Et ce qui fait la force de ce groupe, c'est qu'il accumule les références tout en se traçant son propre chemin. On pense tout de suite aux Pixies tant le dépouillement et la rage sont les leitmotiv de ce premier album. La voix aigue d'Adam Taylor et l’importance des chœurs sont sans doute aussi pour quelque chose dans le rapprochement avec les lutins de Boston.
Mais les membres du VEGC n'ont pas peur de lâcher la guitare quelques instants pour mettre en valeur leur section rythmique 100% féminine (Louise Mason à la basse et Emma Daman à la batterie), qui, sans force, donne une touche de fraîcheur à ce son brut. L'influence plus récente des White Stripes se remarque aussi : Dead Anyway aurait très bien pu être enregistré par le couple en rouge et blanc.
Si les références à ces groupes américains sont primordiaux, les Gallois savent très bien où ils sont nés et quel public ils visent : on n'est pas très loin des Rakes ou d’Art Brut, des groupes qui ont cartonné récemment dans un registre plus ou moins similaire. My Son Spells Backwards rappelle par exemple le Terror des Rakes (notamment dans l’intro de basse).
Sur la totalité de l'album, on ne s'ennuie pas. Il faut dire qu'en un peu plus de 28 minutes, l'inscription au club est vite bouclée. Le début de l'album est de très bonne facture et les bons singles enchaînés Ban The Gin / Amateur Man sont là pour pimenter la fin. Cannonball peut être vu comme un dernier clin d’œil aux soeurs Deal.

En tout cas, ce trio sait mélanger les influences pour en tirer un son personnel. Cet album est assez réjouissant pour peu qu'on se donne la peine d'y coller une oreille attentive. La relève des compatriotes gallois de Mclusky, séparés en 2005, est sans doute assurée. Reste à confirmer sur scène dans les prochains mois.