The Bluetones

Certains ne changeront jamais d'avis: les Bluetones ne peuvent pas faire mieux que leur fantastique premier album Expecting To Fly qui, à l'époque (il y a tout juste 10 ans...), ratait de très peu le TGV de la brit-pop qu'Oasis et Blur avaient déjà lancé à pleine vitesse depuis quelques toutes petites années. Depuis, le quatuor a alterné le moyen et le très mauvais pour finir par s'enfoncer tout droit en deuxième division par la faute d'albums beaucoup moins inspirés que leur premier (et unique!) coup d'éclats...

Oui mais l'histoire du rock n' roll est belle et bien remplie de retours flamboyants et, quelques mois après la sortie d'un triple best-of réservé aux fans, même si on ne peut pas vraiment parler non plus d'album de l'année pour ce cinquième véritable opus, force est de constater que les Bluetones créent la surprise avec ce disque idéalement court (37 minutes), sans écarts néfastes et rempli de petites pépites lancinantes ou flamboyantes.
Dès l'intro de Surrender, on replonge avec bonheur dans une époque où les mélodies importaient plus que la hype et c'est un réel plaisir que d'apprécier ce morceau aussi simple que lumineux. Mais ce n'est pas tout, alors que l'on espérait au mieux des Bluetones quelques singles très efficaces éparpillés dans un album boiteux, le cadeau est de taille avec ce disque éponyme qui se permet le luxe d'enchaîner des morceaux tous aussi bien réussis les uns que les autres, s'imbriquant parfaitement du premier au dernier titre.

Du refrain très Weezer de Baby, Back Up à la douceur mélancolique de la très belle Hope And Jump, de la délicatesse enivrante de Thank You, Not Today à cette impression d'apaisement aérien délivrée par The Last Song But One, le voyage que nous propose les Bluetones en 2006 est en tout point remarquable.
Bien entendu, ils n'ont pas non plus oublié les singles parfaits qui faisaient déjà leur force: My Neighbour's House (et son intro en mode « hommage intégral à Definitely Maybe ») possède tous les ingrédients pour enchanter les nostalgiques alors que l'on ressort plus qu'épaté de la découverte de la magnifique The King Of Outer Space et de l'addictive Head On A Spike.

Réelle satisfaction que cet album éponyme des Bluetones que peu de personnes devait attendre à ce niveau-là. Alors certes, on peut également trouver l'ensemble particulièrement « léger » et l'oublier aussi vite que l'on a été emballé par sa découverte...
Mais, à l'instar de pas mal d'excellents disques récents du genre (Shout Out Louds ou Razorlight en tête), la légèreté et l'aspect « immédiat » de ce type de disque en font toute leur force et donnent un plaisir immense à l'auditeur à chaque écoute... C'est peut-être un détail pour d'autres mais au final, c'est déjà beaucoup !