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Review du DVD Anyone Can Play Guitar

Dossier réalisé par Maxime Delcourt le 21 novembre 2011

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Depuis trois décennies, la scène musicale d’Oxford a été le témoin principal de l’émergence de groupes qui ne souhaitaient qu’une chose : bouleverser le schéma habituel de la musique. Certains sont devenus des poids lourds (Radiohead, Supergrass, Ride...) alors que d’autres continuent d’officier dans un relatif anonymat malgré des qualités étonnantes et intègres. Il était donc plus que temps qu’un réalisateur comme Jon Spira remette les choses à plat. Basé dans la région depuis de nombreuses années, Spira a vécu de l’intérieur l’émergence de cette scène et semblait naturellement le mieux placé pour réunir tout le gratin musical de la ville dans un documentaire édifiant, épique, honnête et artisanal. Bref, du rock indie à l’aura chic et sale.



Loin des passions médiatiques, le titre de Spira peut s’entendre en deux sens : référence directe à l’un des premiers single de Radiohead sur Pablo Honey, mais aussi mise en valeur de l’universalité de la guitare qui ramène cet instrument à la collectivité humaine, donc à l’imperfection. Car Anyone Can Play Guitar permet de découvrir des séquences inédites et passionnantes pour ce qu’elles dévoilent de l’intimité d’un groupe. En voyant la passion qui brûle dans leurs yeux, on se dit qu’il aurait été dommage d’ignorer l’histoire et les circonstances qui ont permis au monde de découvrir de tels phénomènes musicaux.

Outre ces quelques bribes initiales, Anyone Can Play Guitar permet également de révéler différentes personnalités. « De vrais personnages », comme dirait l’autre. Nul besoin de bien connaître la scène en question pour saisir la beauté et l’importance de ce documentaire hors norme. N’utilisant rien d’autres que le procédé interviews/images d’archives, monté avec un sens de l’esthétique très honnête, Jon Spira réussit le meilleur portrait possible.
Les reliures soutenant les archives ont explosé. Mais pourquoi un tel documentaire ? S’agit-il de boucler la boucle ? Prolonger en toute cohérence ces différents mouvements ? Sans éluder ce questionnement, Anyone Can Play Guitar a pour but d’argumenter la vie musicale d’un territoire donné avec tout ce qui le constitue, influe sur lui, le traverse avec le temps qui passe.



Comme la perfection ne peut être humaine, on regrettera l’absence de marque des notables The Young Knives. Un faux pas dont on ne tiendra pas rigueur, préférant à cela remettre le film et s’abreuver de toute cette histoire.