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La Route du Rock

Saint-Malo, du 13 au 17 février 2013

Live-report rédigé par Sophie le 24 février 2013

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vendredi 15
Petite révolution pour cette nouvelle édition de la Route du Rock Collection Hiver 2013, outre le changement de nom de la salle de concert malouine qui se nomme maintenant « La Nouvelle Vague », on note la présence en grande force d’artistes français par rapport à ces dernières années. Le festival qui s’était fait une spécialité de nous offrir de jolies découvertes, que ce soit de groupes en devenir (MGMT, The Tallest Man On Earth, Local Natives, Yeasayer...) ou d’albums à sortir (Archie Bronson Outfit, Cold War Kids...), nous offre aujourd’hui d’explorer notre propre contrée. Les membres de Metz et John Cale avaient de quoi se sentir un peu seuls.

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Vendredi 15 février, 20h10, la salle se remplit petit à petit quand Melody's Echo Chamber monte sur scène. Melody Prochet nous avait laissés il y a deux mois sur une note pleine d’espoir après son concert aux Tranmusicales et ce laps de temps a permis de voir l‘apparition d’un batteur en lieu et place d’une boite à rythme. Seulement le deuxième concert dans cette nouvelle configuration et il est évident que ce changement sert les chansons et offre beaucoup plus de libertés. Si on retrouve toujours des problèmes de justesse dans son chant par moment, on reste sous le charme de sa pop rêveuse et psychédélique que ce soit sur les titres en français (Bijou Magique, Quand Vas Tu Rentrer ?) ou en anglais (I Follow You, Crystallized). Au final, le plus agaçant chez elle restera son jeu de main « ouvert/fermé ».

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Lorsque Tomorrow's World montent sur scène, on ne sait pas très bien quoi attendre du projet de Jean-Benoît Dunckel (Air) et Lou Hayter (claviériste de New Young Pony Club) accompagnés ici d’un troisième homme à la batterie électrique. Mais dès les premières notes, on se rapproche tout de suite plus du groupe du premier nommé. Pour coller à l’esthétique du projet, Lou Hayter est ici transformée en femme fatale avec sa robe à paillette dorée fendue jusqu’à l’entrejambe, de quoi faire entendre quelques « Rrrrrrr » de la part du public et oublier des faiblesses vocales ainsi qu’un chant en français catastrophique... Des quarante-cinq minutes que durera le concert, on oscillera entre bons moments sur les titres les plus rythmés, comme avec Drive et So Long My Love, déjà écoutables en ligne, et ennui sur ceux plus calmes. A suivre de près avec la sortie de l'album en avril prochain.

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C’est avec un victoire de la musique en poche et beaucoup plus confiante que l’on retrouve sur scène une Lou Doillon déjà croisée, elle aussi aux Transmusicales 2012 en décembre dernier. Souriante et détendue, elle est toujours aussi bavarde entre les morceaux mais attention à ne pas ressortir le même discours sur toutes les dates. Elle n’hésite pas à interagir avec le public et chante toujours aussi bien avec sa jolie voix rauque mais l’ensemble est trop sage. Les reprises des Pretenders (I Go To Sleep) et des Clash (Should I Stay Or Should I Go) n’y changeront rien, cela ne décolle pas.

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Le grand sujet de discorde de la soirée monte ensuite sur scène. Il y a quelques années, Lescop chantait « 1 2 3 4 je prends la pose » avec Asyl et aujourd’hui cela traduit ce qui dérange avec ce nouveau projet. Trop poseur et référencé pour être honnête ? Le concert n’apporte pas la réponse et ne fait que conforter le doute. La quasi-totalité de l’album est passée en revue dont le single La Forêt et la très pop Los Angeles. Suite à un problème technique sur l’introduction de Tokyo La Nuit, le concert s’interrompt quelques minutes en fin de set. Cet accro laisse transparaître un peu de nervosité et la fin se fera en roue libre l’incident toujours en tête...

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Yan Wagner aurait pu se cacher derrière ses machines mais il n’en est rien. Au contraire, accompagné de deux acolytes, il se présente en vrai frontman face au public désormais clairsemé de La Nouvelle Vague. Croisement entre Depeche Mode par sa voix grave (et juste !) et Hot Chip pour ce son si actuel, la musique du franco-américain fait mouche. La montée sera progressive tout au long du set pour finir avec ses titres les plus electro faisant danser le public encore présent.

La programmation presque franco-française de cette première soirée n’aura pas laissé une trace indélébile dans l’histoire de la Route du Rock Hiver. Pas de fiasco (on se souvient encore de Jackie O-Motherfucker il y a quelques années...) mais un ensemble beaucoup trop terne qui laisse un petit goût d’inachevé.
artistes
    Yan Wagner
    Lescop
    Lou Doillon
    Tomorrow's World
    Melody's Echo Chamber
    Magnetic Friends