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Little Barrie

Paris, Point Éphémère - 9 septembre 2015

Live-report par Déborah Galopin

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Cette rentrée 2015 commence bien. Après Foals venus au Cabaret Sauvage le 4 septembre, c'est Little Barrie - accompagnés en première partie de Gil de Ray - qui ont fait escale à Paris, le 9 septembre. Seules quatre dates avaient été annoncées sur l'Hexagone. Les Bretons, ces chanceux, accaparent le groupe pendant trois soirs. On ne va pas s'en plaindre : ils étaient présents au Point Éphémère. Nous n'aurions pas loupé cet événement.

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Gil de Ray, annoncé quelques jours plus tôt, ouvre cette soirée. Le premier morceau est plutôt prenant grâce à une bonne dynamique. D'entré de jeu, ils ne font pas dans la dentelle avec un titre comme Bad Motherfucker. Cependant, le reste du set laisse le public relativement extérieur. En cause : des morceaux qui se ressemblent et provoquent rapidement un sentiment de lassitude. C'est regrettable car l'énergie que le groupe dégage est réellement bonne. Le chanteur saute sur place, le guitariste fait danser sa guitare dans des gestes amples, bassiste et batteur se donnent à fond également. On perçoit une bonne cohésion entre les membres, qu'ils aiment ce qu'ils font. Malheureusement, notre oreille n'est pas tout à fait du même avis. Est-ce l'acoustique ? Le son est saturé, tandis que les instruments se font anarchiques, sans cohésion entre eux. La voix du chanteur est distordue par un effet delay, empêchant la bonne compréhension des paroles. Le titre Je Suis Un Robot parvient tout de même à se distinguer des autres.
L'énergie que le groupe déploie est telle, qu'après s'être roulé par terre, le chanteur en perd une dent. Le premier surpris, il prend à témoin les photographes, exhibant le trou que l'incisive a laissé et qu'il tient désormais dans sa main. Malgré l'incident, les membres restent professionnels et assurent le show jusqu'au bout. A la fin de cette première partie, un spectateur clame regretter que le public soit éteint face à un groupe aussi vivant que celui de Gil de Ray. La communion ne s'est pas faite. Dommage !

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Si Little Barrie est un groupe que l'on peut qualifier de bon dès l'écoute de leurs LP, il est indéniable qu'il est fait pour la scène. Certains artistes dévoilent l'étendue de leur potentiel une fois sur les planches, ce qui est leur cas. A peine, commencent-ils à jouer, qu'ils réaniment la salle. Ce power trio contraste avec le groupe précédent par la précision apportée sur l'instrumental et plus particulièrement à la guitare. Barrie Cadogan époustoufle par l'aisance avec laquelle il pince et frotte les cordes. Il use de différents effets, certains communs comme l'utilisation du vibrato, d'autres davantage surprenants comme lorsqu'il joue des deux mains sur le corps de l'instrument. Il change de guitare à plusieurs reprises : d'une Fender, il passe à une Gibson, exploitant le son de chacune. Le voir à l'oeuvre est un vrai régal non seulement pour les oreilles mais également pour les yeux, ce dernier dévoilant toute la technicité de cet instrument.

Leurs références se font sentir à travers leur musique, des classiques du rock comme Jimmy Hendrix, Led Zeppelin, en passant par Stray Cats. Ils ont un univers rétro, musclé mais mesuré, le morceau Surf Hell en est un parfait exemple. Les titres sont loin d'être linéaires, oscillant entre une rythmique lente et sauvage, marquée et précipitée, si bien qu'en une heure de concert, il n'y a pas de redondance. Si la guitare a le rôle central enchainant les riffs, la basse de Lewis Wharton et la batterie de Virgil Howe, ne sont pas noyées pour autant. Les trois fonctionnent parfaitement ensemble et c'est ce qui rend ce groupe si plaisant à écouter.

Little Barrie termine en rappel sur Love You durant lequel le chanteur/guitariste n'hésite pas à descendre jouer au milieu du public. Un groupe qui communique sa bonne humeur, qui prend à la dérision un début raté et fait rire le public en exigeant le « silence » entre deux morceaux. Performance, énergie et communication ont été le cocktail parfait de ce concert.