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Laura Marling

Paris, Cigale - 27 avril 2009

Live-report par Kris

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La Cigale était annoncée comble ce soir pluvieux d’avril pour la concert d’Andrew Bird, précédé de la jeune Laura Marling. Le temps ne poussant pas à la flanerie en dehors de la salle, le public s’empressa d’assister à l’ouverture de Marling.

Impressionnée par un public parisien en nombre, mais qu’elle connaît néanmoins assez depuis ses quelques passages avant et après la parution de son premier album Alas I Cannot Swim, Laura Marling semble surtout plus impressionnable sur cette large scène théâtrale, qui paraît bien trop frêle pour tenir la barque. Cependant, accompagnée par une violoniste, Marling prend toute l’ampleur qu’on lui connaissait sur disque. Sa voix grave, profonde, mais toujours trahissant de manière délicate sa jeunesse naïve, mais sensée, font aisément oublier les nombreux soucis techniques qu’elle rencontrera durant son set. On pourra toujours lui reprocher certaines facilités dans ses compositions et la monotonie de quelques passages. Si l’on se prend à reprocher à Laura Marling son âge quant à la structuration de certaines chansons, alors autant être juste, et simplement se rappeler qu’une jeune prodige de 19 ans tint en haleine une Cigale complète grâce à des chansons simples et lucides, tenues par une voix saisissante, noyant des bagatelles désormais sans grand intérêt.

C’est au tour d’Andrew Bird d’envahir désormais la scène laissée vacante par sa prédécesseur. Dénotant de l’installation sommaire de Laura Marling, Bird emplit la scène à son image : foisonnante. Pourtant ce sera seul, accompagné de son fidèle violon et d’une boîte à rythme, qu’il débutera, face à une salle pendue au silence précédent une folle embarquée dans le monde d’Andrew Bird. Le concert sera savamment mené, avec une longue introduction présentant des compositions variant sur des thèmes expérimentaux et lancinants. Les arrangements légers du groupe accompagnant Bird, le mettent ainsi lui et ses chansons sur un piédestal nécessaire à la fois à la concentration de l’audience, mais également à la mise en place de cet univers calfeutré mais intéressement dense. Cela mènera au penchant plus pop de Bird, aux chansons plus électriques et où sa voix s’emporte dans des contrées où Jeff Buckley règne encore en roi incontesté. Plus agréable car plus familier, le côté pop de Bird sera le seul bémol de cette soirée ; la pop semblant être un garde-fou aux codes trop strictes pour l’impétuosité et l’atypie d’un artiste comme Andrew Bird. Cet homme sait tout faire, et ce, même des choses dont on ignorait jusqu’alors l’existence.

La soirée se clôture alors au larsen diffus, écho final d’un concert touffu et étoffé. La pluie ne nous aura pas quitté, mais le chemin du retour sera forcément plus léger ; deux beaux anges auront chanté pour nous ce soir, et ce privilège, nous suffit et nous conforte. Rares sont ces si belles nuits.