Two Door Cinema Club

De mémoire de parisien, rarement avait-on vu la salle du Nouveau Casino aussi bondée et impatiente à l'heure d'accueillir l'un des phénomènes du moment. La raison de cette effervescence en ce mercredi 24 février 2010 ? La venue du trio Two Door Cinema Club dont le premier album, attendu le 1er mars chez Kitsuné, semble amené à faire parler de lui dans les semaines à venir.

Connu jusqu'alors pour ses singles entêtants et un passage très remarqué lors du dernier Festival des Inrockuptibles, le groupe passe ce soir un test d'envergure face à un public enthousiaste et impatient alors que plusieurs caméras sont venues capturer leur prestation du soir pour divers médias. Passée une première partie anecdotique menée par les parisiens de Jupiter, la demi-heure d'attente semble durer une éternité. A plusieurs reprises les fans se manifestent bruyamment, sans réussite, avant que les lumières ne se fassent plus tamisées sur le coup de 21h15. Les trois musiciens, accompagnés par un quatrième membre à la batterie, font alors leur apparition sous des applaudissements nourris. Après de discrètes salutations, le concert démarre tambour battant avec Come Back Home, la salle se manifestant dès la fin du titre pour signifier son approbation face à la démonstration en passe de se mettre en place progressivement.

Très à l'aise ce soir et toujours prompts à communiquer leur plaisir de se produire en terre parisienne, Two Door Cinema Club compensent le manque d'originalité de leur musique par un jeu de scène débordant d'énergie mais aussi et surtout une extrême justesse dans l'interprétation de leurs compositions. S'il est toujours regrettable que les sonorités électroniques soient intégralement samplées dans les conditions live, Alex Trimble se veut quant à lui impeccable au chant alors que Sam Halliday, plus discret, tient sa place avec application à la guitare. Sans surprise, l'intégralité de leur premier album est passée en revue, un seul inédit, Kids, se frayant un chemin dans une setlist somme toute efficace. Popularisé par la récente campagne publicitaire du Crédit Agricole, Something Good Can Work fait dresser les bras en l'air aux quatre coins de la salle, avant qu'un I Can Talk renversant ne provoque un certain remue-ménage au sein de la fosse.

Après quarante courtes minutes, rappel compris, le groupe tire définitivement sa référence avec Cigarettes In The Theatre alors que le public en redemande encore, mais sans être entendu. Un final abrupt et quelque peu déstabilisant pour achever un set mené sans temps morts et avec une belle assurance. De quoi aborder les prochaines échéances, à commencer par une première partie de Phoenix à l'Olympia, avec quelques certitudes et de nombreux espoirs !