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Chew Lips
Delphic

Montreux, Montreux Jazz Festival - 13 juillet 2010

Live-report par Aurélien

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Nous sommes de retour au Montreux Jazz Festival en ce mardi estival, afin de profiter à nouveau de la programmation alléchante de l’une des scènes gratuites, le Montreux Jazz Café. Située au cœur du Convention Center, au niveau de la promenade du lac, sous les prestigieuses salles que sont l’Auditorium Stravinski et le Miles Davis Hall, cette dernière sera le théâtre d’une attirante soirée Kitsuné Maison. A l’affiche ce soir, pas moins de deux groupes britanniques signés par le plus que célèbre label électro français, ainsi qu’un DJ sorti tout droit de leur atelier musical en clôture.

Tout d’abord, place au trio Chew Lips aux alentours de 22h30. Venus défendre à Montreux leur premier effort studio, Unicorn, les trois musiciens débarquent sur la petite scène avec le titre Eight. Introduction électronique mystique, lumières bleues et mauves, on se retrouve plongé dans l’ambiance visuelle de la pochette de leur dernier album. Le concert est lancé devant un public amorphe. Tigs, chanteuse aux cheveux blonds, tee-shirt blanc et tenue argentée pour l’occasion, tente d’éveiller son auditoire avec le morceau Play Together, mettant en valeur sa facilité vocale. Mais rien à faire, toujours aussi mou, le public peine à réagir. Et le troisième titre, Toro, ne changera pas la donne. De là, on commence à se demander à qui est la faute. Est-ce le public qui serait en petite forme ? Ou serait-ce tout simplement le groupe qui ne répondrait pas aux attentes d’une foule exigeante ?
Difficile de trouver réponses à nos questions. Quoiqu’il en soit, le groupe ne se facilite pas la tâche en offrant Rising Tide, titre inconnu au bataillon qui n’aidera pas la foule à s’approprier ce concert mi-figue, mi-raisin. Le bassiste à la chemise aux carreaux aura beau se démener sur Seven, puis sur Slick sous une lumière jaune, mais rien n’y fera, l’ambiance ne décollera jamais jusqu’au septième ciel. Et pourtant, la jeune chanteuse a l’air de profiter du temps passé en notre compagnie lorsqu’elle nous gratifie d’un sympathique « merci beaucoup » dans un français très sexy. Les efforts de Chew Lips payent lorsque sur Karen, single actuel du groupe en Grande-Bretagne, la salle se lâche graduellement, mais pas complètement, car il faut avouer que le thermomètre affiche toujours 30°c malgré l’heure tardive et que nos organismes en pâtissent. On aperçoit même un jeune homme du premier rang brassant gentiment l’air avec un vinyle de la dernière compilation Kitsuné en direction de la belle chanteuse, qui ne manquera pas de le remercier, avant de continuer avec la chanson Gold Key. Cette dernière est une vraie réussite sur scène. Les centaines de personnes présentes, les bras levés, rejoignent en chœur la demoiselle sur les refrains se prêtant bien à la communion vocale. Dans l’exaltation, la chanteuse finit même par grimper sur l’un des amplis, avant de quitter la scène d’un concert qui sera sans rappel, sous les applaudissements feutrés des festivaliers.

Petit détour rafraîchissant vers l’une des terrasses extérieures du Montreux Jazz Café afin de faire baisser la température corporelle de nos organismes bouillants. Odeurs de gaufres, vue plongeante sur le lac Léman, ainsi que sur les nombreux festivaliers en quête de nourriture entre deux concerts. La minuscule pause est bienvenue avant de reprendre les hostilités sonores, vers les 23h30, en compagnie du deuxième groupe estampillé Kitsuné de la soirée, c’est-à-dire avec les anglais de Delphic. et leurs sonorités plus indie. A quatre sur scène comme à son habitude, le groupe démarre par une longue introduction électronique menant vers le titre Clarion Call, avant de saluer une foule composée de nombreux fans. On est presque étonné de voir un tel enthousiasme provoqué par la venue des anglais. En effet, les festivaliers postés dans la fosse du Montreux Jazz Café, en vrais connaisseurs, commencent à sauter frénétiquement à l’écoute de Doubt, excellent troisième titre de leur seul et unique album, Acolyte. Sous des spots bleus clairs très stylisés, la prestation du groupe séduit. Après le longuet Red Lights, l’incontournable Halcyon retentit dans l’enceinte du Montreux Jazz Café. La température monte, le malheureux guitariste en a les lunettes embuées. Il faut dire que les membres de Delphic. ne ménagent pas leurs efforts scéniques et que dans leurs chemises bleues aux manches longues, les pauvres bougres doivent littéralement cuire.
Puis, les chansons se prolongent. L’électronique prend réellement le dessus sur scène sur des morceaux tels que This Momentary ou Counterpoint. D’un côté, pour les simples amateurs ou curieux présents à cet instant, la prestation devient presque interminable et lassante. De l’autre, pour les fans, l’exaltation est totale jusqu’au rappel.
Enfin, une courte absence et les anglais de Delphic sont de retour avec Remain, piste frôlant les dix minutes, avant de terminer en douceur par Acolyte, chanson éponyme entièrement instrumentale qui provoquera la transe d’une partie du public et plongera l’autre partie dans l’ennui, mettant un point final à cette étonnante soirée Kistuné Maison au Montreux Jazz Festival, où le son de Gildas, cofondateur du label, s’occupera de nous accompagner vers la sortie à près de 2h00 du matin.
setlist
    CHEW LIPS
    Eight
    Play Together
    Toro
    Rising Tide
    Seven
    Slick
    Two Years
    Salt Air
    Karen
    Two Hands
    Solo
    Gold Key

    DELPHIC.
    Clarion Call
    Doubt
    Red Lights
    Halcyon
    This Momentary
    Counterpoint
    -----
    Remain
    Acolyte
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