RHODES

Sans jamais presser le pas, en toute quiétude, David Rhodes nous revient à intervalle régulier, présentant lors de chaque itération une série de nouvelles compositions sous la forme d'EPs. Opérant toujours via son propre label, Rhodes Music, il sort ainsi en ce mois d'avril une troisième série de quatre titres en l'espace d'une année sous la forme de Turning Back Around, dont le titre phare est également le premier extrait d'un album espéré pour courant 2015.

Après des débuts plutôt confidentiels malgré une propension à toucher un public de plus en plus large, RHODES s'apprête à passer un cap avec ce même titre à l'évidence calibré pour les radios outre-Manche. La touche du jeune musicien y est certes immédiatement reconnaissable, mais un refrain en rupture complète avec le rythme de la chanson et un chant parfois trop appuyé semblent avoir provoqué sa perte.

Si l'entame peut ainsi sembler de mauvaise augure, la satisfaction ressentie à l'écoute des autres inédits présents ici n'en est toutefois que plus grande. Porté par la production de James Kenosha (Dry The River, Lone Wolf, Grammatics...), l'EP dévoile une première fois ses charmes sous la forme d'un poignant Falling tout aussi dépouillé que gorgé de reverb, la guitare du musicien et une voix utilisée à bon escient sans jamais tomber dans la démonstration inutile faisant du titre une somptueuse réussite. Une démonstration se poursuivant avec l'éblouissant The Lakes, découvert sous forme de démo en fin d'année 2014 et justifiant à lui seul l'acquisition de l'objet. Un talent d'écriture évident et une émotion à son paroxysme trouvent ici un écrin au sein duquel les aptitudes de RHODES s'expriment à leur maximum, avant qu'une version live d'Always, plus brute mais impeccablement exécutée ne ferme la marche.

En dépit d'un single que l'on espérait d'un tout autre niveau, RHODES parvient à nous présenter ici deux de ses compositions les plus abouties. Son nom n'a décidément pas fini d'être sur toutes les lèvres cette année.