RHODES

Rhodes est une île grecque, la plus grande du Dodécanèse. Bordée au nord-ouest par la mer Egée et au sud-est par la mer Méditerranée, elle est située entre l'île de Karphatos (Grèce) et les côtes turques, à 17,7 km de ces dernières. Sa population en 2011 est estimée à 115 490 habitants. Et en lisant cela, vous vous dites sûrement que le stagiaire s'est encore trompé de page Wikipédia en préparant le papier de son chef, car vous l'aurez compris, perspicaces que vous êtes, c'est bien du dernier album de David Rhodes, aka RHODES, que nous allons parler aujourd'hui.

Si belle que soit l'île grecque du même nom, ce second album de David Rhodes n'a vraiment rien à lui envier, tant celui-ci sait se faire sublime et enivrant quand il le veut bien. Un second album qui aura mis huit ans à nous parvenir, après avoir découvert RHODES en 2015 grâce à son premier effort Wishes, puis en première partie de London Grammar, Sam Smith, ou encore Hozier. Un Sam Smith qui apparaît comme la référence la plus facile à la musique de RHODES, chanteur à la voix sublime produisant un mélange de soul et de pop sur fond de piano ou de guitare acoustique, tantôt fragile et sur le fil, tantôt puissant et empli d'envolées lyriques. On pense aussi avec nostalgie à John Legend, et même si RHODES n'est pas encore, et ne sera peut-être jamais, le colosse que sont les deux artistes précédemment cités, Friends Like These est un album qui n'a aucunement à rougir de la comparaison.

Celui-ci s'ouvre sur la ballade folk, amicale et éponyme Friends Like These, l'une des rares chansons ne parlant pas seulement et éperdument d'amour, et je mets ici une alerte à l'attention de tous les allergiques aux bons sentiments et à la mièvrerie. Car RHODES est un ami fidèle et rayonnant, un amoureux transit, un homme enclin à traverser toutes les épreuves que l'univers dresserait sur son chemin pour cette petite et folle chose que l'on appelle l'amour. Friends Like These, c'est donc bien trente-cinq minutes de sentiments à fleur de peau, de voix cristalline, des minutes qui défilent sans que l'on ait à les compter, soutenues aux moments opportuns par des chansons dont la mélodie touche au sublime, à la grâce, et directement à l'âme.

Good To You, single idéal, fait ainsi partie de ces chansons qui marchent aussi bien au coin du feu qu'en boîte de nuit, envolée de soul-pop dépassant notre système solaire pour plonger au cœur des étoiles les plus lumineuses, et découvrir qu'au cœur de ces boules de plasma surchauffées il y a, encore et toujours, l'amour. Even When It Hurts se la joue plus folk, et réussit à augmenter encore le niveau d'émotions, dans un style mêlant habilement Ben Harper et Adèle, avant que Blue As Forget Me Nots ne termine de nous emporter dans le tourbillon de la vie. Une chanson d'une telle beauté qu'elle pourrait absoudre Ed Sheeran de tous ses péchés musicaux, si seulement c'était Ed Sheeran qui l'avait écrite.

L'album se conclut sur la douce Satellite et la très dépouillée Drink To This pour un résultat qui, s'il reste inégal en bien des endroits, nous offre un merveilleux moment à passer sous un plaid au coin du feu, avec le rappel que l'amour et le ciel bleu suivent bien souvent la grisaille morose des derniers mois d'hiver.