C'est avec une première partie de luxe que les Years & Years officiaient lundi soir dernier dans un Trabendo complet. Le phénomène de la fin d'année 2013 ne semble s'être jamais essoufflé et même, au contraire, n'a cessé de prendre de l'ampleur depuis. Enchaînant les singles et les récompenses, le trio anglais se présentait ce soir-là dans la seule ville hors Royaume-Uni où ils ont joué en tête d'affiche.

En effet, c'est à
Rhodes d'ouvrir le chemin aux londoniens. Venu avec sa seule guitare ce soir pour envouter la salle de ses airs mélancoliques, enveloppant la salle dans une atmosphère tendrement lyrique, notamment sur la splendide
Raise Your Love ou encore l'excellente
Close Your Eyes dont on attend toujours la version studio. Le public déjà présent semble conquis et l'effet réussi puisque celui-ci est déjà prêt, à l'issue de ce set intimiste, à accueillir le remuant trio accompagné pour l'occasion d'un batteur.
L'attente traditionnelle n'essouffle pas la foule qui est déjà bien amassée autour de la scène, trépignant d'impatience à l'arrivée assez sobre des musiciens qui lancent sans plus attendre depuis leurs claviers les hostilités.
Il ne faudra pas plus d'une chanson à Olly pour échauffer sa voix, et envoûter la salle qui le mitraille déjà de photos. C'est un mur d'écrans lumineux et de regards illuminés qui se dresse sous les hurlements stridents devant le charismatique leader de la bande qui accapare toute l'attention, les messages d'amour et autres objets lancés.

Particulièrement ému de l'accueil chaleureux qu'il reçoit, Olly redouble d'efforts en s'asseyant au piano pour
Memo et une poignante interprétation de
Eyes Shut. Et le véritable enseignement de ce concert est que ce groupe est capable de sublimer sur scène des chansons parfois un peu ternes en studio.
Il faut reconnaître que le crooner ne s'économise guère, prompt à se lancer dans quelques pas de danse et tout surpris de voir le public chanter presque aussi fort que lui. Ce dernier n'est d'ailleurs pas en reste, c'est au son des singles
Take Shelter,
Desire et
Real transcendés que la frénésie opère dans la fosse. Si l'on peut regretter l'utilisation de la basse sur
Real, quasi inaudible et à peine exploitée, cette chanson n'en demeure pas moins être une arme décisive pour soulever la foule.
Le choix du rappel est quant à lui inévitable, la mouvementée
King retentit au retour des musiciens acclamés avec la même ferveur que durant tout le concert, quelques fans brandissent leurs affiches « You are our Kings » et malgré la déception de voir que ce sera la seule et unique chanson jouée, le public se contentera amplement de cette dernière salve, emporté une nouvelle fois par l'énergie du leader.
Savant équilibre entre les tubes et quelques ballades au piano, la prestation des Years & Years confirme tout le bien que l'on pense d'eux et ne fait qu'accroître les espérances autour de cet album prévu pour le qui se fait désormais de plus en plus attendre. Une chose est certaine à l'issue de ce concert, ce groupe est bel et bien partie pour durer au fil des années.