Chronique Album
Date de sortie : 25.08.2008
Label : Parlophone
Rédigé par
Fab, le 18 août 2008
Bitter Sweet Symphony, This Is Music, Lucky Man, The Drugs Don't Work, Sonnet... autant de chansons devenues classiques que de raisons justifiant la reformation de The Verve et la sortie en cet été 2008 du quatrième album studio de la formation de Richard Ashcroft, onze années après le triomphe d'Urban Hymns. Un retour qui plus est accompagné de la présence inattendue de Nick McCabe, laissant ainsi espérer aux fans de la première heure une nouvelle ère pour le quatuor anglais...
Toute personne attendant de ce nouvel album la moindre once de nouveauté ne pourra qu'être déçue. En effet, en 2008, The Verve fait du The Verve comme il l'a toujours fait sans jamais chercher à se renouveler d'une quelconque manière. Si les comparaisons avec Oasis ou The Stone Roses sont encore au goût du jour tout au long des dix titres de l'album, la voix de Richard Ashcroft fait toujours preuve d'une grande qualité à peine ébranlée par une série d'efforts solo musicalement et mélodieusement discutables. Sans aucun doute possible, le point le plus positif de Forth.
En reprenant les choses là où ils les avaient laissées, les anglais ont malgré tout produit un album inconstant, parfois indigeste ou ennuyeux, et dont les rares moments de grâce sont trop souvent gâchés par des compositions sans surprise et dénuées d'intérêt. On pourra ainsi citer l'insipide Rather Be, un Columbo peu inspiré, pour ne pas dire calqué sur A Man Called Sun, l'insupportable single Love Is Noise et ses écoeurants « cris de singes » samplés, ou encore Valium Skies, efficace et accrocheur mais aussi mièvre qu'aurait pu l'être un Bitter Sweet Symphony raté.
Mieux vaut ainsi se concentrer uniquement sur la poignée de titres réussis, la plupart jouant la carte du psychédélisme avec une certaine réussite. A commencer par l’ouverture très convaincante que constitue Sit And Wonder en introduction du disque, mais aussi Numbness et dans une moindre mesure Noise Epic, ce dernier, du haut de ses huit minutes ponctuées dans un esprit proche du punk, constituant l'un des temps forts de l'album.
En un mot comme en cent, Forth est une véritable déception. Dépourvu de compositions marquantes et trop étiré, cet album de The Verve attendu comme le messie ne permet à aucun moment au groupe de justifier son statut passé.