Kasms

Soyons franc : si Kasms n'avait pas compté parmi ses membres un certain Rory Attwell, membre successif de Test-Icicles puis RAT:ATT:AGG, jamais sans doute notre attention ne se serait portée sur le premier effort du quatuor anglais. Et à l'évidence, cela aurait été bien dommage.

Une présence justifiant pour une grande partie le succès d'estime rencontré ces dernières semaines par l'album Spayed alors que le groupe profite en parallèle d'une exposition grandissante aux côtés des américains de Gossip dans le cadre de leur tournée européenne. Basique et parfois primaire, le punk du groupe n'est à première vue pas des plus originaux, notamment en raison d'un manque de variété avéré dans les compositions et des limites rencontrées par la section rythmique, à la fois sur scène comme en studio. Mais face à ces quelques carences, l'empreinte vocale de la jeune Rachel Mary Callaghan est un bel atout, tout autant que le style guitaristique de Rory Attwell apporte une regain d'énergie lorsque celui-ci ne se cantonne pas à la batterie.

L'influence féminine sur le disque n'est ainsi pas sans rappeler certaines productions de Siouxsie & The Banshees dans une version plus dure et décousue, l'aspect chaotique certains titres tels que Taxidermy ou KRIH contrastant fortement avec d'autres plus lents et énigmatiques, à l'image de Spayed ou Insects, où l'ambiance prend le pas sur la mélodie comme pour mieux capturer l'attention et la conserver d'un bout à l'autre de l'écoute. Deux aspects ne permettant pas de gommer quelques lacunes dans l'écriture, l'intérêt de certaines compositions sans réel intérêt en pâtissant durant une seconde moitié d'album moins convaincante : douze chansons résumées en trente courtes minutes où la qualité semble lentement mais sûrement décliner minute après minute.

S'il ne marquera sans doute pas l'année 2009, ce Spayed court, nerveux et débridé dispose malgré tout de suffisamment de qualités à faire valoir pour mériter une certaine attention.