Kill Casino

Après un silence coupable de quasiment deux années, le trio punk à consonances gothiques effectue son grand retour avec cinq véritables nouveaux titres. Ainsi le très prometteur premier opus I’ve Been To London To See The Queen trouve-t-il un successeur dans l’EP au titre tout aussi évocateur Paper Walls And The Voice Downstairs.

A peine l’intro vaguement planante et éthérée passée, Reykjavik nous replonge instantanément dans un rock sans concessions, toujours aussi rugueux et musclé. C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve les riffs à la fois sombres et électrifiés des débuts, à l’instar d’un Second Sight lorgnant même du côté d’un métal à la fois raffiné et obsessionnel. En effet, progressivement, le combo survolté et survitaminé s’affranchit d’une référence gothique un soupçon trop présente jusqu’à lors, pour s’orienter vers des mélodies et des sonorités résolument plus agressives et immédiates.
En témoigne le brillant et finement ciselé You Came I Saw, véritable brûlot incandescent qui vrille littéralement les tympans de l’auditeur. Mais nous ne sommes point au bout de nos surprises car la formation nous gratifie, avec Nightclubs, d’une composition somptueuse où tous les ingrédients de la nouvelle coloration musicale de Kill Casino sont réunies, depuis une rythmique en boucle rigoureuse à souhait jusqu’à un chant à la limite de l’hystérie, chargé d’une forte émotion.

En conclusion, si l’on excepte la bluette acoustique qui clôture l’EP, laquelle nous semble faire pâle figure relativement à ses prédécesseurs, Paper Walls And The Voice Downstairs est une florilège de titres plus réussis les uns que les autres, et s’avère être un effort discographique qui mérite d’être salué à tous points de vue. Il nous reste à espérer qu’il ne sera pas nécessaire d’attendre deux nouvelles années avant une nouvelle production.