Tindersticks

Finies les bonnes résolutions et les trois potes qui se retrouvent dans le Limousin pour enregistrer dans la ferme de Stuart, le Chien Chanceux. Tout est revenu à la normale pour les Tindersticks qui ont finalement recruté de nouveaux membres et repris le rythme d'un album tous les deux ans. Celui qu'ils ont tenu pendant leur première décennie jusqu'à leur split. Ce nouvel album des crooners rock n'en est pas vraiment un tant il ressemble à ses prédécesseurs, malheureusement sans l'angle ou l'originalité qui différencient les grandes chansons des Tindersticks des autres.

Falling Down A Mountain nous fait tomber de haut après un Hungry Saw riche et magnifique. Si l'ambiance est toujours aussi classe, le groupe se perd dans sa routine rétro-rock. Ce groupe est ancré dans le passé, des années 30s à 60s, celles où l'on portait des costumes parce qu'il n'était pas question de faire autrement, pas pour se la jouer. Leurs albums semblent fait pour le vinyle et celui-ci ne démarre vraiment qu'avec le cinquième titre, She Rode Me Down qui marque le début d'une Face B virtuelle. Ce morceau est le plus balancé de l'album et l'instrumental cuivré qui suit fait un parfait contrepoint.

A mesure que l'on s'avance sur cette face B le groupe s'essaie dans des voies plus originales. Black Smoke au son bien crasseux est une sorte de surf rock de Nottingham, avec des choristes enroués qui demandent de temps en temps s'il fait soleil ici. Ces fumées noires ont même contaminé le No Place So Alone qui suit avec un orgue en fin de course et une guitare qui ne tient plus qu'à quelques cordes. C'est mieux quand les Tindersticks salissent leur son.

Ce demi-album se conclut dans un style plus habituel avec une Factory Girls, sœur jumelle d'une bonne vingtaine de morceaux des Tindersticks, mais comme il s'agit des vingt meilleurs ,nous leur pardonnerons ce retour au classicisme, en attendant quand même que l'album de 2012 s'avère plus intéressant.