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Tindersticks

The Waiting Room

Tindersticks - The Waiting Room
Chronique Album
Date de sortie : 22.01.2016
Label : City Slang
5
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 22 janvier 2016
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Il y a une beauté certaine et probablement absolue dans la musique des Tindersticks. Si depuis 1993, le groupe n'a cessé de s'éloigner musicalement de son premier tout premier album, au fil des années celui-ci a réussi à trouver le son qui lui correspond parfaitement. The Something Rain, paru en 2012, a constitué un véritable nouveau départ pour cette formation. Quatre ans plus tard, les anglais de Newcastle reviennent avec The Waiting Room, digne successeur de l'album de la renaissance.

Celui-ci démarre tout en douceur avec Follow M, un instrumental s'apparentant à un réveil matinal ensoleillé, dans une ville probablement encore endormie. En moins de trois minutes, les Tindersticks se montrent déjà passionnants et magnifiques. La lumière semble irradier leur disque. C'est avec un effet sonore sur la voix qu'on retrouve Stuart Staples sur un Second Chance Man délicat et précieux. Présenté il y a un peu moins d'un an sur la scène de la Philharmonie à Paris, ce petit joyau musical permet aux cuivres de trouver une place de choix derrière une rythmique parfaitement en retenue. Were We Once Lovers qui lui ensuit sera peut-être une des rares chansons à recoller avec le passé. La petite boucle synthético-disco déclinée pendant une large partie de cette petite merveille nous emporte pendant près de cinq minutes avec un final s'apparentant à un début transe vocal couvert par des guitares joliment calibrées.

L'album prend ensuite une coloration soul-jazz avec tout d'abord l'épique Help Yourself où Stuart Staples s'exécute vocalement dans un autre exercice semi-chamanique. C'est probablement le morceau le plus expérimental et surtout le plus osé du disque. L'émouvant duo avec Lhasa De Sala, démarré il y a quelques années de cela, l'américaine étant décédée en janvier 2010, voit enfin le jour sur cet album. Si musicalement, elle ne constitue pas la pépite de The Waiting Room, il y a inévitablement beaucoup d'émotion lors des retrouvailles avec la voix de la chanteuse.
C'est alors que le disque prend à nouveau une autre direction avec l'instrumental How He Entered où l'électronique prend cette fois le dessus. Cet album est donc loin d'être linéaire et classique.

Les Tindersticks vont continuer pendant la dernière partie du disque à se montrer inventifs et minimalistes. The Waiting Room, complainte parfaite de cinq minutes, voit Stuart Staples supplier d'une voix une fois de nouveau sous l'eau: « don't let me suffer » sous les coups d'un orgue lancinant. Le disque nous livre ensuite son troisième instrumental, Planting Holes, mélancolique à souhait. Jamais Stuart Staples ne s'était fait aussi silencieux sur un album studio du groupe. Le psychédélique et sombre duo We Are Dreamers parfaitement interprété en compagnie de Jenny Beth (Savages) donne un shoot supplémentaire d'intensité à l'album. Le disque se conclut avec l'élégant et magnétique Like Only Lovers Can.

C'est donc un album riche et surtout essentiel que les Tindersticks nous livrent avec The Waiting Room. Ce dixième album studio prend de nombreuses directions. Et comme semble s'interroger Stuart Staples en toute fin de Like Only Lovers Can : « Where do we go? ». Rien ne semble véritablement arrêté musicalement chez ce groupe qui continue de nous surprendre après plus de vingt ans de bons et loyaux services. Si l'année 2016 continue de la sorte, il va devenir rapidement compliqué de réussir à établir un top 10 des meilleurs disques de l'année. En tout cas, il faudra du sacrément costaud d'ici là pour empêcher cette petite perle musicale de ne pas y figurer.
tracklisting
    01. Follow me
  • 02. Second Chance Man
  • 03. Were We Once Lovers
  • 04. Help Yourself
  • 05. Hey Lucinda
  • 06. Fear Of Emptiness
  • 07. How He Entered
  • 08. The Waiting Room
  • 09. Planting Holes
  • 10. We Are Dreamers
  • 11. Like Only Lovers Can
titres conseillés
    Were we once lovers - The waiting room - Like only lovers can
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