Auteurs de la récente bande son
Minute Bodies : The Intimate World Of F. Percy Smith, les Tindersticks venaient décliner ce disque sur scène en deux actes interprétés le même jour, le premier dans l'après-midi.
F. Percy Smith était un naturaliste, inventeur et documentariste de la fin du 19ème et début du 20ème siècle, qui a notamment réalisé bon nombre de mini films relatifs à la science. Les Tindersticks se sont intéressés à ses travaux et ont illustré musicalement ses images. C'est dans la salle des concerts de la Cité de la Musique que ces concerts se déroulaient. Plongés dans le noir, simplement éclairés par de petites lampes, les Tindersticks ont dans un premier temps joué intégralement le disque paru le mois dernier.

Les images du britannique mis en musique par le groupe de Nottingham donnent une toute autre perspective aux travaux de Smith. A l'exception de quelques susurrements de Stuart Staples au tout début de la représentation, la première partie de ce concert sera entièrement instrumentale et ininterrompue. Très souvent minimalistes, parfois plus enlevées, les cinquante-cinq minutes de cette prestation revêtent parfois un aspect religieux.
Après vingt minutes d'entracte, les sept musiciens (Thomas Belhom et Julian Siegel les accompagnent sur scène) reviennent pour un set plus classique. Débutant avec le somptueux
Medicine, les anglais ravissent nos oreilles grâce à la magnifique acoustique de la salle.
Come Feel The Sun, extrait de
The Hungry Saw, se fait délicate et poignante, tout comme
Waiting For The Moon, classique extrait de l'album du même nom. Mais c'est surtout le fabuleux
My Sister, long de huit minutes, qui fait mouche et enflamme la salle. Tout comme lors des tournées précédentes, les Tindersticks jouent aussi bien des titres de leur répertoire que ceux parus sur les deux albums solo de Stuart Staples.
Say Something Now figure sur le premier effort du leader du groupe. L'interprétation se fait un peu plus rageuse en live que sur le disque. Et le
Drunk Tank qui lui fait suite colle parfaitement à ce titre. D'autant que le groupe ne pioche pas souvent dans son premier album. Alors autant dire que cela constitue un petit évènement pour le moins non négligeable ce retour en 1993. Le set se termine déjà avec une version pleine d'émotions de
A Night So Still.

Quelques minutes de break et le groupe revient pour deux titres bonus.
How He Entered, seul retour vers
The Waiting Room, véritable dernier album studio du groupe. Puis l'impériale
My Oblivion qui vient souvent conclure leurs concerts.
Les Tindersticks ont donc donné deux aperçus de leur répertoire lors de ces sets bien distincts. Un peu raccourci, probablement à cause d'une seconde séance à 20h30, la setlist de la deuxième moitié de concert reste de très haute tenue. Après
Yprès sur scène, les britanniques prouvent avec leur interprétation live de
Mind Bodies qu'ils restent un groupe décidément bien à part.