Chronique Album
Date de sortie : 22.03.2010
Label : Brew Records
Rédigé par
Jimprofit, le 10 mars 2010
Quasiment quatre années après un premier EP éponyme pêchu et torturé, le quatuor expérimental de Leeds produit enfin son premier album, composé de sept nouvelles compositions. Plus que jamais dans le sillage sinueux des brillants That Fucking Tank avec un soupçon de Pulled Apart By Horses, These Monsters nous convie à une nouvelle odyssée musicale toujours aussi planante et puissante.
Mêlant avec bonheur ambiances instrumentales très dures et musclées, à l’image de l’introduction, Call Me Monster, ainsi qu’atmosphères plus progressives et mélodiques, à l’instar du pétillant Who Is The Tall Sick Man, la formation joue la carte de la variété et de l’inventivité, n’ayant de cesse de surprendre l’oreille de l’auditeur. Plaqués sur une base rythmique lourde à souhait et définitivement plombée, les accords électriques virevoltent pour notre plus grand plaisir, comme dans un Space Ritual autant endiablé qu’inspiré.
On retrouve même sur certaines compositions, essentiellement le titre final de l’opus, l’intriguant Deaf Machine, des harmonies de facture très classiques, avec de nombreuses envolées lyriques qui confèrent une certaine grâce à l’orchestration. Néanmoins, le seul bémol des morceaux demeurant un chant parfois un tantinet trop asthmatique pour être percutant et crédible, bref, des prouesses vocales bien en dessous de celle des instruments et il en résulte une très légère monotonie.
Plutôt réussi dans son ensemble, le premier album de These Monsters constitue un véritable bond en avant pour un combo besogneux et soucieux de proposer une musique à la fois jubilatoire et rigoureuse. Leur pari gagné et un certain succès d’estime en poche, il leur restera à confirmer dans les mois à venir en vue de transformer cet essai très concluant.