Alors que les discographies généralement se suivent et se ressemblent, To My Boy nous pondent en ce mois de mai un second opus dans la continuité pas du tout cohérente de leurs douze
Messages barrés et spontanés parus en 2007 :
The Habitable Zone est réfléchi, structuré, posé.
Trois ans après
Messages, les deux acolytes Sam White et Jack Snape n’ont pas peur de prendre un virage à 90° en calmant considérablement le jeu. La power pop synthétique qui ravageait leur premier album n’a plus droit de cité dans les compositions que comprend
The Habitable Zone. L’electro électrisante lègue ici sa place à une pop tout aussi intéressante mais moins dévastatrice. La folie instrumentale est toujours présente à travers quelques sonorités inattendues ou improbables, mais elle s’est considérablement assagie.
Pas foncièrement original, le disque s’apprécie davantage si l’on a écouté
Messages à son époque. Car c’est finalement l’écart ente les deux albums qui rend ce
The Habitable Zone plus intéressant qu’il ne l’est. L’évolution du duo de Liverpool vient surtout au niveau du chant, contenu, qui jamais ne pète un câble tout au long de ce second effort (hormis durant deux secondes de la géniale
Us + The Wind) : l’effet de surprise est donc quasi constant, de la folktronica de
Underneath The Pylons à la
Curesque
We Are Your Ancestors.
Allant même jusqu’à se permettre une pop insouciante à la
Vampire Weekend (
Antarctica), To My Boy va surprendre ses fans comme ses détracteurs, dont les rôles pourraient d’ailleurs s’inverser ! Vivement la découverte du troisième album pour voir ce qui nous attend : un disque de reprises de Gojira a capella ? Un duo à la flûte de pan et au toy piano ? Une réinterprétation orchestrale de deux heures de
Cuitas Les Bananas ? Il faut maintenant se préparer à tout avec To My Boy, en espérant que l’intérêt sera encore au rendez-vous comme il l'est sur cet album.