The Sorcerers

Déjà le quatrième album en dix ans pour les prolifiques Sorcerers. Le combo de Leeds est devenu au fil des années l’un des plus brillants groupes dans le style Ethio-Jazz à tel point que le célèbre maître du genre, Mulatu Astatke, a dit tout le bien qu’il pensait d’eux.

Sur ce nouvel album The Sorcerers poursuivent dans la veine de leurs précédents opus avec ce son inspiré à la fois par l’Ethio-Jazz mais aussi par les bandes originales de films des années 60. Ce nouvel opus prend comme source d’inspiration à la fois le claviériste éthiopien Hailu Mergia et le musicien nigérian William Onyeabor. Other Worlds And Habitats est un disque extrêmement racé et élégant, l'œuvre de musiciens de grand talent mais qui ne cherchent à aucun moment à épater l'auditeur. Au contraire ce disque est d'un accès facile et pourra ainsi plaire à un public qui n'écoute pas ou peu de jazz.

Neil Innes, le bassiste du groupe (par ailleurs aussi patron de ce magnifique label qu'est ATA Records), montre une fois encore sur cet album toute l'étendue de son talent. La présence de Johnny Richards qui joue ici aussi bien du mellotron, du farfisa que du piano Jen 73 donne à ce nouvel album une touche un peu différente de celle proposée sur les disques précédents de la formation anglaise. On sait que celle-ci est férue des BO de films d'horreur 60's et cet aspect est moins présent sur ce nouvel opus. Au contraire, Other Worlds And Habitats est un disque plutôt joyeux aux vibes extrêmement positives. Il est comme un pont improbable entre la grisâtre de Leeds l'industriel et l'immensité de l'Afrique.

The Sorcerers sont bien devenus au fil des années une référence incontournable de l'Ethio-Jazz, ce genre musical né en Ethiopie à la fin des années 50s et devenu très populaire dans les bars et hôtels d'Addis-Abeba du début des années 60s à la fin des 70s. Le groupe perpétue le genre avec brio tout en le réinventant. Tous leurs albums sont de grandes réussites et ce nouvel opus ne déroge pas à la règle.