The Domino State

Après avoir créé la sensation l'an passé avec la parution de leur troisième single, le somptueux Firefly, sorte de voyage onirique mélancolique aux harmonies envoûtantes, The Domino State passe enfin à la vitesse supérieure par le biais de son premier album. Si l'on excepte quelques compositions de la première heure, à l'instar du très shoegazer version pop, What's The Question ?, ou encore du plus powerpop et énergique Safe Now, aux relents de rock gothique, la formation nous gratifie de pas loin d'une dizaine de nouveaux titres.

Passée l'introduction fade et inutile, on entre dans le vif du sujet avec le brûlot We Must Not Shut Ourselves Away, dont les premières mesures ferait pâlir de jalousie un . En effet, le combo s'avère proposer la synthèse parfaite entre le corporate rock britannique des années quatre-vingt-dix et le rock noisy de la même période, pour offrir un son unique et particulièrement original en 2010. Pour preuve, le très réussi We Are The Winter qui transcende les genres sus-évoqués avec un chant poignant et un nappage de synthé subtil et nuancé.

Parfois le tempo ralentit, à l'image de Pompeii, sans que cela nuise à la percussion de la rythmique. Ainsi, The Domino State alterne-t-il entre des morceaux à l'atmosphère éthérée et symphonique, comme , et des chansons plus urgentes et rapides, comme A Pillow Song. Mais la constante de l'album reste cette capacité unique à sublimer des sonorités souvent brouillonnes et rugueuses pour les convertir en mélodies imparables,

Sans aucune fausse note ni faute de goût, le combo nous délivre un premier opus dense et riche en émotions qui pose les premiers jalons d'un renouveau tant attendu du rock mélodique britannique. Espérons que l'essai, plus que concluant, soit converti dans les mois à venir.