Cherry Ghost

Simon Aldred est un descendant de la folk. Son timbre, les rythmes de ses compositions, ses intonations, tout tend à songer à un fort héritage folk ; pourtant, les chansons de Beneath This Burning Shoreline se trouvent habillée de telle sorte qu’elle revêtent une teinte tantôt pop, tantôt country, voire même alternatif. Cherry Ghost se ressent ainsi comme une plainte constante et sophistiquée, avec une emphase portée par des instrumentalisations riches. L’écoute du deuxième album d’Aldred prend des airs de recueil de nouvelles, chacune tenue par un univers et un code propre, tout en partageant une dynamique assimilable, un cadre symbolique aux multiples décors.

Ces interprétations variées permettent ainsi de diversifier l’écoute, rappelant tour à tour The Coral (la très bonne The Night They Buried Sadie Clay), I Am Kloot (We Sleep On Stones) et les Tindersticks (My God Betrays). Cependant, on serait tenté de penser que Beneath This Burning Shoreline traîne sur la longueur, cela serait plus dû à une cohérence structurelle trop fixée. Les chansons les plus proches du cœur même de la musique de Cherry Ghost, qui est une folk intimiste, sonnent alors bien plus authentiques – et du coup, intéressantes – que d’autres plus éloignées identitairement parlant.

Cherry Ghost parvient néanmoins à capter cette attention si demandée. Car Aldred, par son timbre et sa chaleur de conteur, s’évertue à nous dévoiler un à un les chapitres colorés de cette belle histoire qui nous invite au près d’une intimité qu’il décline avec parcimonie.