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White Noise Sound

White Noise Sound

White Noise Sound - White Noise Sound
Chronique Album
Date de sortie : 17.01.2011
Label : Alive Records
35
Rédigé par Johan, le 29 janvier 2011
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En ce début d'année, White Noise Sound embarquent sur leur passage noisy rock, psychedelic garage et shoegazing krautrocko-bluesy, ainsi que tous ces autres termes étranges qui sonnent bien en anglais mais qui, en français, à l’image des guitares de la formation galloise, se révèlent discordants et n’ont Black Rebel Motorcycle Club d’impact que si le nom d’un groupe actuel majeur vient, telle une chanson du groupe dont il est question dans cette review, couper brutalement le rythme de cette phrase.

Oui, si l’on veut faire simple, White Noise Sound sont les Black Rebel Motorcycle Club anglais. Mais pas que. Les six gallois ressuscitent également à leur manière toutes ces grandes figures du shoegazing et du rock expérimental des seventies et eighties, de My Bloody Valentine à The Jesus and Mary Chain, en passant par Spacemen 3 et Can. La formation a pris le temps de digérer toutes ces influences pour les poser sur tablature et sortir un premier album éponyme direct et spontané. Le groupe, sans concession, enchaîne les compositions rentre-dedans, les atmosphères éthérées et les dissonances progressives. Car, hormis Sunset et Blood, White Noise Sound est à mille lieues d’être un album à singles.
Probablement inconscients, les hurluberlus osent dès la seconde plage plonger l’auditeur dans six minutes d’un climat capricieux : d’une ballade sombre, ils nous entraînent ensuite dans un univers aux sonorités alien et aliénantes, avant de déballer finalement les riffs de guitare. Pire, ils se permettent, comme si de rien n’était, de délaisser les instruments sur le troisième titre, Fires In the Still Sea, pour proposer une instrumentation sobre et captivante de 4 minutes 30.

Approchant le même genre de musique mais par des bouts toujours différents, White Noise Sound parviennent à renouveler sans cesse l’intérêt de l’auditeur, surpris à chaque début de chanson, à chaque détour de mélodie. Abusant génialement des crescendo et coupures de rythme, les six énergumènes parviennent à mettre un coup de pied dans la fourmilière des premiers albums bien trop lissés et similaires dans leur approche, dans leur structure.
Blood (Reprise), que le groupe a bien évidemment décidé de placer... juste après Blood, est une montée en puissance lente et délicate alors que ce dernier est un concentré de nervosité sonore.
Plus longues, les huit minutes instrumentales de No Place To Hide peuvent finir par lasser, mais c'était sans compter plus loin sur les arrangements envoûtants de Don’t Wait For Me, sur lequel le chant n’est qu’un instrument comme un autre. Il apparaît comme il disparaît sur une moitié de l’album quand, sur l’autre, il se dissimule tantôt derrière des vagues à la fois déchaînées et apaisantes de guitares, tantôt derrière des nappes atmosphériques aux instruments divers et variés.

Agglomérat électrique et électrisant de tout ce que le rock expérimental et ses dérivés ont pu apporter en quarante ans, White Noise Sound est sauvage et personnel, intense et unique.
tracklisting
    01. Sunset
  • 02. It Is There for You
  • 03. Fires In the Still Sea
  • 04. There Is No Tomorrow
  • 05. Blood
  • 06. Blood (Reprise)
  • 07. No Place to Hide
  • 08. Don't Wait for Me
  • 09. (In Both) Dreams and Ecstasies
titres conseillés
    Don't Wait for Me - There Is No Tomorrow - Blood
notes des lecteurs