Chronique Album
Date de sortie : 21.02.2011
Label : b-sirius records/PIAS Recordings
Rédigé par
Mélissa Blanche, le 8 mars 2011
Le quatuor de Cornwall nous revient avec un troisième album, toujours dans la même veine mélancolico-atmosphérique façon Coldplay. Et en effet les comparaisons pourraient être nombreuses : Coldplay, Keane, Snow Patrol, The Fray... Le groupe peine à se démarquer et, plus encore, à égaler ou surpasser ses comparses. Mais l’album n’en mérite pas moins d’être écouté.
Certains appelleront cela de la « dream pop ». D’autres parleront de « piano rock » ou de « post-britpop ». Appelez ça comme vous voulez. Mais comprenez par là que le groupe nous livre un panel de chansons délicates aux arrangements riches sur une voix de falsetto particulièrement « keanesque ». Le genre de musique que l’on écoute quand on est déprimé sans avoir trouvé de meilleure idée que de se déprimer encore plus.
Mais les quatre musiciens des Thirteen Senses n’ont pas le don de Coldplay ou de Keane pour créer la mélodie qui sera sur toutes les lèvres. Leurs morceaux n’ont pas la force de frappe de Viva La Vida ou Somewhere Only We Know. Les chansons sont conçues façon « hymnes de stade » mais n’en ont pas l’envergure. L’album est assez cohérent et homogène (c’est l’avantage), aucune chanson ne se démarque vraiment du lot (c’est l’inconvénient). De plus, toutes les compositions reposent sur la même recette et tous les refrains reprennent le même schéma : une envolée lyrique (et particulièrement aiguë), bien connue des fans du genre. Et pour finir, le tout est un peu trop lisse.
Mais attention, l’album n’est pas mauvais pour autant. Out There est très certainement une réussite. Son côté mélodramatique est étonnamment charmant. Un peu trop mielleux pour certains, sûrement. Cependant, le leitmotiv « You know that, don’t you dear ? » fonctionne à la perfection et c’est d’ailleurs peut-être la seule chose que vous continuerez de fredonner irrésistiblement après avoir écouté l’album. De plus, le chanteur Will South a une parfaite maîtrise de sa voix cristalline qui peut aller dans des tons très aigus. Encore faut-il aimer le style.
Le groupe n'a jamais rencontré de réel succès et pourtant quelques uns de ses morceaux ont été diffusés dans des séries, films, publicités et autres. La preuve que ces chansons ne sont pas totalement sans intérêt : les faiseurs de Bandes Originales n’ont pas l’habitude de choisir des morceaux qui feront fuir les auditeurs. Ce sont même souvent d’assez bons dénicheurs de talent.
En somme, le drame de ce groupe est de ne pas avoir su inventer l’hymne de stade qu’il cherche tant à concevoir. Le petit quelque chose qui ferait qu’on ne comparerait plus Thirteen Senses à Coldplay mais Coldplay à Thirteen Senses.