Remember Remember

Il y a de ces albums dont une première écoute ne laisse parfois entrevoir que de la perplexité, laissant le doute planer dans nos oreilles. The Quickening, deuxième album des Ecossais de Remember Remember, fait partie de cette catégorie. La « faute » à quoi, à qui ? A leur post-rock contemplatif, leurs titres sans paroles ? Leur univers cinématoraphique ? Sans doute à un peu « à cause » de tous ces éléments réunis.

Une fois l'album passé et repassé dans sa platine, on se rend vite compte que derrière les huit nouveaux titres du groupe, le sens de la mélodie et du rythme, la richesse des arrangements et la délicatesse avec laquelle ces derniers sont apportés, confèrent au final à ce disque un bel intérêt.
Jouant sur le terrrain de l'émotion, Remember Remember choisit à l'efficacité d'une structure rock toute tracée de longues progressions sonores où cordes, piano et xylophones vont et viennent dans un jeu de questions-réponses totalement envoûtants (Whistle Castle et son ambiance à la Cinematic Orchestra ),qui confèrent à sa musique soit un aspect cosmique, soit un aspect math-rock offert par des rythmes qui s'accélèrent (Ocean Potion et son côté Battles) et rebondissent (le presque Foalsien John Candy).

Violons, piano et xylophones, notes de guitares reprises dans de délicats delays font parfois pencher Remember Remember du côté de groupes électronica cultivant le mystère et la magie ; en empruntant par exemple autant à The Album Leaf qu' à Sigur Ros (Scottish Windows, One Happier), la formation affiche un état d'esprit contemplatif ou la sensibilité est à fleur de peau et parfois même la pièce maîtresse des compositions (le minimalisme touchant de A Larger Demon).

La plupart du temps, Remember Remember surprend et parvient donc à attirer l'attention, mais manque en revanche parfois d'accroche pour faire décoller des ambiances : Hey Zeus, qui commence avec une rythmique rock soutenue par une basse grasse, en est la démonstration. Le groupe s'avère au final bien meilleur dans les contrastes et les extrêmes que dans le midtempo et la durée (Unclean Powers et ses trop longues 7 minutes et 50 secondes).