Being There

Que ce week-end fut faste sur les terres anglaises. Samedi, l’équipe nationale de football remportait avec difficulté son match de préparation face à la Belgique en vue de l’Euro 2012, et dimanche, tous les sujets britanniques assistaient au jubilé des soixante années de règne de sa Majesté la Reine. Pourtant, c’est ce lundi que les membres du groupe anglais Being There devaient attendre avec impatience puisque la sortie de leur premier album représente sans doute un évènement bien plus important à leurs yeux. Sorti chez le label Young And Lost Club, Breaking Away est un album indie très doux, peut-être même trop.

Being There se compose de quatre jeunes londoniens : Samy Lewis (guitare et chant), James Robinson (basse), Nick Olorenshaw (guitare) et Tom Rapanakis (batterie). Après deux singles, voici donc leur premier bébé. A la première écoute, l'album paraît des plus simples. Simple comme les mélodies de ces onze compositions qui s'enchaînent rapidement, à tel point que l'on pourrait croire que le disque compte une seule et unique piste de trente-trois minutes. Simple comme le rythme, plutôt monotone, qui s'accélère rarement. Simple enfin comme la voix de Samy Lewis, pas le genre de garçon à s'énerver, à crier, percer les tympans ou tenir la note quelques secondes. Voici pour l'impression à la première écoute, peut-être même à la deuxième... et peut-être encore à la troisième.

Passé un certain stade, Breaking Away dévoile tout de même de belles facettes. Même s’il sent bon le rock indie standard, il se révèle très facile à écouter. Les trois premiers titres, Punch The Clock, Back To The Future et Breaking Away, se suivent sans que les membres de Being There ne prennent le temps de poser leurs instruments. Les guitares, sèche et électrique, s’affrontent, quelques solo sont bien menés et la batterie maintient le tempo. C’est seulement avant d’entamer Tomorrow, le quatrième morceau, qu’ils s’autorisent à souffler un peu. Les singles, Back To The Future et The Radio, à défaut d’être percutants, sont assez efficaces, et la fin de l’album change musicalement de cap, avec un zeste de new wave sur Over Me et des sonorités de rock garage pour Up, donnant finalement une autre couleur à l’album.

Si de prime abord Breaking Away semble être un album plat et sans saveur, il s'apprécie mieux au fil des écoutes. Peut-être ce disque prendra-t-il une toute autre dimension en live, mais pour un premier essai, Being There s’en sortent plutôt bien.