The Dreaming Spires

En découvrant le premier album des frères Bennett, on aurait pu s’attendre à un son dans la lignée des groupes de la ville d’Oxford, la « city of dreaming spires » ». Il n’en est rien puisque Brothers in Brooklyn est un vibrant hommage au rock'n'roll et au blues américain, avec toutefois une arrière goût de brit-pop .

Lorsque l’on parle d’hommage, on pourrait penser que le duo s’est réapproprié cette inspiration d’outre-Atlantique mais les compositions restent sur des bases classiques en récitant les vieilles formules. On passe d’une énième reprise de la mélodie de I Want You de Bob Dylan sur Not Every Song Of The Sixties Is A Classic à Bruce Springsteen sur Cathier. On a plus tendance à chercher d’où vient l’influence, de Big Star aux Byrds, qu’à être surpris par une quelconque originalité. Les voix presque similaires et juvéniles restent en surface en ayant du mal à s’imposer sur des guitares qui sentent bon la terre rouge du Nevada. Ces mêmes voix seraient d’avantage dans la lignée de Razorlight, bien loin de la Death Valley donc, notamment sur un Everything All The Time aux allures de single pop évident et sympathique, sans néanmoins marquer réellement.

On trouvera dans cet album quelques bons moments comme une face psychédélique apportée par un orgue divaguant ou quelques cuivres bien placés. On appréciera également l’intervention de la New-Yorkaise Cat Martino (ayant notamment collaboré avec Sufjan Stevens) sur la ballade acoustique au banjo Laughin & Dancing. Sa voix apporte la profondeur dont l’ensemble du disque manque cruellement. Elle se lie parfaitement à celle de Joe Bennett et on en vient même à regretter qu’elle ne soit présente sur l’ensemble du disque. Ces chœurs féminins auraient aidé à faire décoller les compositions, à l’image de ce que peut par exemple proposer Herman Düne. La conclusion sur Strength On Strings fait néanmoins plaisir avec cette guitare lente au psychédélisme velvetien.

The Dreaming Spires signent un premier album peu marqué par leur empreinte et empruntant justement beaucoup à leur glorieux ainé sans vraiment apposer leur patte. Brothers In Brooklyn conviendra toutefois idéalement en bande son d’un road trip dans la poussière sous le soleil brûlant.