Singing Adams

On avait laissé Steven Adams et sa nouvelle formation sur un premier album plutôt convaincant après la séparation de son ancien groupe The Broken Family Band, qui courrait à sa perte avec un tel nom. Singing Adams va de l’avant vers un son plus joyeux avec Moves, un album varié, nonchalant mais néanmoins charmant.

Adams n’a rien perdu de la finesse qui caractérise ses compositions, toujours d’une grande qualité. On prend un réel plaisir à remuer la tête de droite à gauche sur des titres entrainants et enjoués ne sombrant jamais dans le piège de la facilité. Car les morceaux de Moves restent certes dans une certaine simplicité mais parviennent à s’incruster directement dans l’oreille grâce à des refrains bucoliques qui ne se prennent jamais au sérieux. On pense à Belle & Sebastian pour cette pop soyeuse et caressante ou à Okkervil River dans ces inspirations grandiloquentes et cette voix folk parfois rocailleuse. Moves est avant tout un album dédié à Londres, poétisant les changements ayant eu lieu dans la capitale anglaise depuis dix ans. London Trocadero relate par exemple la peur du futur suite aux émeutes londoniennes de l’été 2011.

Les titres sont d’une variété telle qu’ils parviennent à surprendre même si les refrains sont trop souvent répétés et prolongés. Des chœurs responsoriaux de No Rock Song, aux relents twee de London Trocadero en passant par une voix aux inspirations punk sur Good Luck, le ton est donné dès ces trois premières chansons hétéroclites mais complémentaires. L'album contient également son lot de singles évidents comme Dead End. Les chœurs sont relevés délicatement par la voix féminine de Melinda Bronstein, parfois peu assurée mais tout à fait charmante. Elle prend une grande part dans la fraicheur de cet album qui va à l’essentiel sans se poser de questions quitte à être bancal ou déglingué comme sur Black Cloud, mais ces défauts se font appréciables au fur et à mesure des écoutes. Si l’on berce parfois dans des thèmes trop redondants, on parviendra à sautiller jusqu’au bout avec Building a Wall. Ce titre laisse transparaître l’urgence relative au thème abordé des relations humaines virtuelles, se concluant par de moqueurs « LOL » répétés.

Si on ne vibrera pas sur chaque morceau, il est aisé de se laisser chatouiller par Moves. De ses ballades mélancoliques à ses guitares entrainantes plus enlevées, ce deuxième album nécessite un certain temps pour se révéler mais on ne regrettera certainement pas de s’y être attardé.