Chronique Album
Date de sortie : 06.05.2016
Label : Ex-Voto Records
Rédigé par
Johan, le 10 mai 2016
Alors que cela va faire cinq ans que l'on n'avait pas entendu parler de The Duke Spirit, on pouvait ces derniers temps s'attendre à un revirement musical, pas nécessairement majeur mais qui vienne toutefois apporter un souffle d'air frais à une formation présente depuis déjà plus d'une douzaine d'années. Le quatuor londonien conserve ainsi sur KIN son garage rock vaporeux tout en y apportant tout du long une forte touche dreampop.
La musique de The Duke Spirit a toujours été un mélange de nombreux styles éparses, que ce soit le psych rock, le shoegazing et, surtout, un rock sexy porté par la voix intense de Liela Moss. Ces influences sont ici placées au second plan, plus discrètes et mélodiques, malmenées par un rock atmosphérique délicat qui vient magistralement contaminer ce quatrième album.
Ces titres, après plusieurs écoutes, se révèlent en effet être les plus intéressants de KIN. Celui-ci débute sur deux morceaux posés, sobres mais à la fois denses, notamment Sonar, au refrain cristallin terriblement entêtant. Parmi les compositions qui sortent du lot, Here Comes The Vapour et Pacific font clairement partie des meilleures de The Duke Spirit, aux somptueux et subtils arrangements.
Le disque se conclut comme il a commencé, sur deux titres épurés : tandis que 100 Horses Run met l'accent sur son ambiance aérienne et la voix forte de Moss, Follow, lui, se veut le morceau le plus dream pop de la discographie du groupe.
The Duke Spirit ne laisse pour autant pas ses premières amours au placard, nous offrant des plages rock percutantes, à l'instar de Hands ou encore Anola d'influence PJ Harvey. Certainement la plus rentre-dedans de l'album, Side By Side débute quant à elle par le martèlement militaire des fûts d'Olly Betts puis le chant grave de Luke Ford, avant que le titre... poursuive dans cette voie, et même s'intensifie soudainement sur son dernier tiers !
Au premier abord surprenant, KIN s'avère finalement être dans la continuité du son de The Duke Spirit. Il est la suite logique d'un parcours musical qui, en treize ans, ne compte que très peu de fausses notes.