Superfood

Ce n'est pas un hasard si on se souvient très bien du groupe d'outre-manche. Fin 2014, Don't Say That était un album rock habile imprégné de la décennie 90. Le petit nouveau intitulé Bambino fait objet d'un nouveau lifting C'est un groupe que l'on retrouve métamorphosé et qui respire autrement après s'être délivré des guitares saturées. La magie opère.

Il serait dommage d'étiqueter Superfood seulement comme une formation brit-pop. Mais réduire leur image à l'electro-pop n'est pas fait juste non plus. Bambino délivre une combinaison plus espiègle, où la cohabitation de la brit-pop à la scène dance est en symbiose. Les titres s'enchainent par des transitions travaillées (Wibble Mtn, C Is For The Coulour, Lov), un fait que l'on doit à une production nettement améliorée depuis Don't Say That. Les moments de groove et les arrangements vocaux sont plus nombreux et mieux amenés dans le discours musical. Depuis le premier morceau au refrain enfantin Where's The Bass Amp? à celui de Raindance qui entretient des liens avec la musique de Kool & The Gang, le panel est large.

L'autre facette de Superfood se dévoile à travers plusieurs phases progressistes de l'enregistrement. En prenant Double Dutch ou Witness comme exemple, on retient que les progressions d'accords apportent de la couleur et de la jovialité. Et dans ces moments solistes, on pourrait se demander si Clopark qui ferme l'album ne serait pas un hommage au funk débridé de Parliament ou de Stevie Wonder. Le groupe a évité les redites.

Bambino permet au groupe d'exploiter plus en détail le côté dansant d'une musique amusante. Pour cet opus, ses deux membres ont franchi le cap de la maturité sans grandes difficultés. Après tout, Superfood a joué la carte du changement de style en prenant une part de risque. Et tout cette réalisation ne transforme absolument pas le groupe en bête commerciale.