Duncan Lloyd

Cela fait longtemps que Maxïmo Park se sont établis sur la scène musicale anglaise avec une discographie prolifique. Moins connu, en revanche, est le fait que leur guitariste Duncan Lloyd s'est également lancé dans une carrière solo prometteuse. En ce mois de juin, il a sorti son troisième disque solo intitulé Outside Notion. Composé de neuf morceaux, cet album est un voyage auditif des plus intéressants.

Moins rock, plus calme et surtout plus complexe que ce que l'on a l'habitude d'entendre de la part de Maxïmo Park, cet album de Duncan Lloyd est une sorte d'OVNI dans le paysage musical. Entre rock psychédélique, dream pop, folk, et des arrangements orchestraux, l'album ne cesse de surprendre. Il est évident que l'approche de Lloyd est plus introspective et personnelle que celle qu'il adopte avec Maxïmo Park.
L'album ouvre avec Historic Elements sur une note pop rêveuse et très agréable à écouter. Le titre se termine par une partie instrumentale aux subtiles influences post-punk qui laisse entendre la virtuosité du guitariste sur instrument. Avec 5.a.m. Eyes on reste sur le ton du rêve avec une chanson épurée et sublimée par la présence du violon, avant de retrouver avec Planetarium des sonorités plus rock avec une bonne dose de psychédélisme, notamment dans la partie instrumentale qui conclut la chanson.

Young Dreams, premier single sorti, est la chanson la plus complexe et peut-être la plus intéressante de tout l'album. L'intro sonore crée du suspens et de l'anticipation pour ce qui suit, avant de laisser place à une pop légère, presque entrainante, qui n'est pas sans rappeler l'ambiance créée par The Smiths dans certaines de leurs chansons.
Pour le titre éponyme de l'album, Outside Notion, Lloyd a collaboré avec Sarah Suri, son acolyte au sein de Nano Kino, son autre projet musical à côté de Maxïmo Park. La voix féminine colle parfaitement avec le rock alternatif et punchy de ce titre.

L'énergie de Outside Notion contraste élégamment avec le caractère planant du titre suivant, Journey B. Véritable entracte instrumental, ce titre se distingue par un arrangement riche et subtil de violons et violoncelles et fait voyager l'auditeur dans les contrées lointaines de son imagination.
'Til The Fear Breaks constitue ensuite un appel à persévérer et à affronter ses peurs, sous la forme d'un rock indé qui se rapproche un peu plus de Maxïmo Park. Guess And Wonder, hommage adressé au père décédé de Lloyd, est le titre le plus folk de l'album, et avec sa guitare acoustique et la façon particulière de chanter, on serait presque tenté d'y entendre un petit air de Simon and Garfunkel.

Après la multitude de styles et la complexité de la structure de certaines chansons de l'album, First, Monday – qui conclut l'album – surprend presque par sa simplicité. Les riffs rappellent fortement Maxïmo Park, mais une différence majeure persiste : la présence des instruments à cordes classiques. On a droit ici à un magnifique arrangement mêlant rock indé et violons virtuoses pour un résultat original et très beau.

Tout compte fait, Outside Notion est un album qui doit s'écouter avec beaucoup d'attention, car il n'est pas facile d'accès. Grâce à ces multiples facettes, il demande toute l'attention de ses auditeurs – et il la mérite. Car même après l'énième écoute, on découvre à chaque fois de nouveaux détails intrigants qui dévoilent de nouvelles facettes de ce voyage musical et esthétique.