TOY

Auto-produit dans leur home studio, ce projet a démarré quand TOY ont enregistré un disque bonus pour leur précédent album Happy In The Hollow sorti en début d'année. Trois de ces reprises sont accompagnées de cinq nouvelles pour former Songs Of Consumption, une compilation de morceaux qui ont marqué le quintet et inspiré son travail.

Cette épopée musicale est aussi pour moi l'occasion de découvrir que Always On My Mind n'est pas une chanson écrite par les Pet Shop Boys, mais qu'elle a d'abord été enregistrée par B.J. Thomas puis Elvis en 1972, et qu'une douzaine d'autres artistes en ont fait une reprise. Tout cela étant dit, la version de TOY rappelle autant les Pet Shop Boys que leur style brumeux le permet.

Le choix des chansons est très hétéroclite, des premiers punks (The Stooges, The Troggs) à la synthpop 80's (Soft Cell, Pet Shop Boys) en passant par la chanson française (Serge Gainsbourg) ou même le disco (Amanada Lear). Leur interprétation en revanche est très homogène. L'ambiance est glaciale avec une rythmique minimaliste, des synthés vintages et une voix éthérée rappelant le Velvet Underground. Celui-ci est étonnamment absent, alors qu'ils avaient repris What Goes On lors de leur première tournée. L'influence majeure du post-punk est donc seulement à moitié représenté par Nico, même si paradoxalement Sixty Forty est issu du seul de ses albums sans John Cale.

Pour leur cinquième album, TOY offrent un très bel hommage à leurs idoles et permettent même de faire connaître une autre facette de leurs talents en choisissant des morceaux parfois très différents du reste de leur discographie (Amanda Lear, The Troggs) et ne retenant que la force des arrangements après avoir passé les chansons à la moulinette minimaliste.