TOY

Cela fait maintenant plus d'un mois que le nouvel album de TOY, Happy In The Hollow, est sorti dans les bacs des disquaires. En conséquence le groupe s'est donc lancé dans une tournée qui passait par la salle du Petit Bain à Paris en ce début de mois de mars.

Comme la salle se transforme en club tous les week-ends à compter de minuit, les deux concerts de cette soirée démarrent une heure plus tôt. A commencer par celui de DRIFT à 19h40. L'anglo-italienne, Nathalia Bruno commence son set dans la pénombre avec un son dark wave. Seule derrière son clavier, elle déverse des morceaux aux réminiscences des années 80 devant l'assistance du Petit bain rempli au tiers. L'accueil du public présent est un peu timide mais la belle ne fait pas grand-chose pour arranger cela, puisque à l'exception d'une très brève présentation, elle ne daigne dire mot. Son concert n'est pas désagréable en soi, même s'il faut bien l'avouer, il ne se passe pas grand-chose sur scène. Entre électro minimaliste planante et dream pop, DRIFT joue ses morceaux pendant vingt-cinq minutes sous l'œil de certains membres de TOY qui semblent apprécier le spectacle. Pour notre part, on n'en gardera pas un souvenir impérissable.


C'est une salle bien remplie cette fois qui accueille TOY pour un démarrage à 20h30 précises. Les cinq anglais débutent leur concert avec Jolt Awake, extrait de leur tout dernier disque. Le son est de qualité, le groupe semble déjà bien en place, la voix de Tom Dougall est-elle plutôt bien positionnée. Krautrockienne, la composition fait mouche auprès de l'audience et se conclue par un merci en français. Fort de quatre albums maintenant, la formation de Brighton va naviguer pendant son concert entre les morceaux de chacun de ses disques. I'm Still Believing vient donc s'insérer avant une excellente version de Sequence One, la plage d'ouverture de leur dernier disque. Faussement désaccordée mais surtout entêtante, la composition représente assez bien ce qu'est devenu TOY en 2019. Le beat est lourd, le son touffu et le final joliment bordélique. Mistake A Stranger est quant à elle oppressante avec son clavier lancinant. Lente et somptueuse, elle se termine avec cette petite ligne de guitare ravissante. Après un rapide retour vers la conclusion de Join The Dots, Fall Out Of Love, qui emballe sérieusement le concert, TOY redonnent la priorité à leur dernier essai, avec Move Through The Dark, la plage finale de Happy In The Hollow.

Maxim Barron alias Panda, le bassiste du groupe, au-delà d'assurer les chœurs, officie au chant le temps d'un You Make Me Forget Myself sur laquelle Tom Dougall se positionne en retrait vocalement. Ce sont tout de même, et cela n'est nullement une surprise, les chansons les plus anciennes qui remportent le plus de succès auprès du public. La fougue de Motoring et son côté brut et rapide lors de son interprétation, nous rendent un peu nostalgique du TOY des débuts. A ce moment-là, on peut réaliser très aisément l'évolution musicale du groupe. D'autant que The Willo qui lui fait suite fut le premier single extrait de Happy In The Hollow. Visiblement moins spontanée, plus réfléchie, plus travaillée également, la longue chanson est cependant très bonne. Mais ce sont bien Join The Dots, et surtout Dead & Gone, un peu plus électrique que d'accoutumée, qui enflamment le Petit bain.


Energy, annoncée par Tom comme le dernier morceau du concert, est une explosion punk psychédélique. Terriblement percutante, la chanson sans concession achève une heure et quinze minutes de concert. Le groupe revient sur scène quelques instants plus tard, le temps d'un unique rappel: Left Myself Behind, premier single sorti par TOY en 2011. Cette fois, couvre-feu oblige, le concert est bien terminé.

Les britanniques ont donc donné un très bon concert au petit bain, rallumant la flamme après un troisième album, Clear Shot, assez décevant. Si la part belle a été faîte au nouvel album, les anglais ont su ravir leurs fans parisiens avec d'anciens morceaux interprétés avec beaucoup d'intensité. TOY restent donc une valeur sûre de la pop psychédélique britannique. Qu'on se le dise !