CHVRCHES

En 2018 avait vu le jour Love Is Dead, troisième opus de CHVRCHES sur lequel le trio avait pour la première fois laissé sa place à des producteurs extérieurs, et notamment Greg Kurstin (Adele, Sia, Pink). En avait découlé un album s'engluant dans une pop plus grandiloquente, quand les deux premiers furent des œuvres de synthpop à la fois subtiles et intenses.


Avec Screen Violence, le groupe revient justement à ses premières amours. Le premier single He Said She Said, dansant et enivrant, nous confortait déjà dans cette idée. L'album vient confirmer nos impressions, à commencer par How Not To Drown, instant classic en duo avec Robert Smith. Le morceau, entre les arrangements menaçants et, bien sûr, la présence du grand chanteur de The Cure, semble tout droit sorti d'un album de new wave des années 80, paré d'un cachet moderne et incisif.

CHVRCHES renouent ainsi avec les sonorités de leurs débuts tout en élargissant encore davantage sa palette, empruntant autant au post-rock qu'à la dance et l'electro-clash. Le disque, au final, ne comprend aucun ventre mou, prenant régulièrement l'auditeur par surprise que ce soit à travers un break, la voix fascinante de Lauren Mayberry ou encore les textes, souvent bien écrits. Même les morceaux plus classiques, à l'image de Violent Delights et Lullabies, possèdent une profondeur et une structure singulières, demandant une écoute plus attentive contrairement à leurs premières compositions.


Sans pour autant révolutionner le genre, CHVRCHES rassurent quant à ce retour aux sources ainsi que leur vision et leur empreinte musicale assez différente des autres groupes de synthpop. Screen Violence se veut à la fois l'album le plus mature et technique du trio écossais, mais aussi et surtout un disque de synthpop majeur de cette année.