Harkin

Katie Harkin, qui a choisi de raccourcir son patronyme pour son nom de scène, est jusqu’ici plus connue comme membre de Sky Larkin et pour avoir collaboré avec Wild Beasts, Sleater-Kinney, Kurt Vile et Courtney Barnett que comme artiste solo. Honeymoon Suite est son deuxième album solo, deux ans après la parution de Harkin.

L’album se divise clairement en deux parties distinctes : une première orientée pop synthétique, et une seconde plus aventureuse. Sur la première moitié, on est sur quelque chose de redoutablement efficace et particulièrement bien pensé. L’album démarre sur l’entêtante Body Clock, dont le vidéo clip ravira les nostalgiques du jeu vidéo Prince Of Persia. Mélodie accrocheuse, refrain imparable avec ses « come on, come on », c’est remarquable. Harkin s’éloigne considérablement du duo Barnett/Vile en terme de production, les synthés occupant une place prépondérante, et développe ainsi une personnalité musicale qui lui est propre.

Sur les cinq titres suivants, la qualité entrevue sur l'ouverture se confirme. Que ceux-ci soient lents comme Here Again ou Matchless Lighting, ou plus enlevés à l'image de (A New Day ou (Give Me) The Streets Of Leeds, la production est hyper soignée et les mélodies sont là. On pense parfois à ce que les Cardigans ont fait de mieux, voire parfois à Garbage sur (Give Me) The Streets Of Leeds. Le point culminant se situe au milieu de l’album, avec un Mt. Merino assez incroyable, composé de trois parties s’enchaînant en à peine trois minutes. Un titre remarquable, et qui met bien en évidence le talent de cette musicienne.

Cette dernière s’enhardit clairement sur la seconde partie de l’album, délaissant les structures classiques pour des morceaux aux constructions nettement plus complexes. Parfois ça passe, sur Talk Of The Town, parfois ça patine, avec To Make Her Smile, même si la production, vraiment très soignée, parvient à sauver les meubles, à l'image de Listening Out. Pour finir l’album, Harkin tente le coup de l’instrumental ambient de plus de onze minutes qu’on n’avait absolument pas vu arriver : Driving Down A Flight Of Stairs. Typiquement le morceau qui ne laisse pas indifférent, mais que certains arrêteront au bout de deux minutes.

Bilan des courses : une excellente première moitié d’album, une seconde beaucoup plus inégale, mais nul doute que lorsque Katie Harkin aura trouvé le bon dosage entre tubes pop et morceaux très sophistiqués, cela donnera naissance à quelque chose de très haute-tenue.