The Zephyrs

Qui se souvient encore de The Zephyrs ? Ce groupe écossais avait été repéré (et signé) par Mogwai sur leur label Rock Action au début des années 2000 pour un single qui faisait suite à la sortie de leur tout premier album. Quatre autres disques suivirent, dont les très bons When The Sky Comes Down It Comes Down On Your Head paru sur Southpaw Recordings et distribué par Rock Action, et sur lequel Rachel Goswell (Slowdive) avait posé sa voix, et A Year To The Day. Le groupe a ensuite disparu des radars en 2010, si on ne tient pas compte d'un 45 tours paru en 2018. C'est leur fidèle label espagnol Acuarela Discos qui sort donc treize ans plus tard ce sixième album : For Sapphire Needle.

Avec les reformations, c'est toujours un peu la roulette russe, surtout lorsqu'il s'agit d'un disque avec de nouvelles compositions. Cependant, il faut bien avouer que même si un disque de The Zephyrs n'a pas tourné sur la platine depuis des lustres, on conservait un souvenir d'un groupe apprécié avec leur son parfois orienté post-rock. Aussi, c'est avec pas mal d'envie que nous nous sommes plongés dans cet album du retour. For Sapphire Needle a été conçu sur le concept d'une série d'EPs et l'enregistrement a duré un an. Dès l'entame de Leatherback, nous sommes assez surpris du son de la chanson. Les guitares sont assez rugissantes, la production est bien léchée mais il manque quelque chose pour que le morceau soit accrocheur. D'ailleurs il y aura la plupart du temps un je ne sais quoi d'absent dans celui-ci qui va beaucoup nous ennuyer tout au long des quarante-cinq minutes que dure l'écoute.

God Loves A Trier est plus posée que le morceau d'ouverture mais elle ne produit pas non plus beaucoup d'effet sur nous. December possède un vrai côté cinématographique assez axé western, mais était-ce vraiment ce qu'on attendait de The Zephyrs ? Heureusement la délicatesse de Snowline prend largement le dessus sur elle. Can't Tell Us oscille entre folk et country sans jamais choisir.
A ce moment-là, on se dit qu'on est déjà arrivé à mi-chemin de For Sapphire Needle et qu'on n'en retient pas grand-chose. Blue In The Face va tout de même davantage nous séduire. Sans parler de morceau génial, la mélodie rock est plaisante et on se met à rêver que la seconde partie du disque soit plus réussie que la première. Malheureusement, on n'y trouvera pas vraiment notre bonheur même s'il y a une certaine embellie. La mélancolie de Bolder tente de nous réconforter un tant soit peu, mais il faudra attendre l'ultime morceau Aliens et sa déferlante électrique longue de huit minutes pour qu'on prenne enfin vraiment plaisir à écouter For Sapphire Needle.

Ce retour de The Zephyrs, vous l'aurez bien compris, ne nous a malheureusement pas emballés. On se contentera de deux ou trois chansons plutôt réussies dans un disque qui manque cruellement d'un je ne sais quoi pour le rendre attachant. On espérait mieux. C'est bien dommage.