The Dream Machine

Liverpool offre au monde un nouveau jeune groupe dont elle a le secret : beats entraînants, mélodies accrocheuses et fond mélancolique rappelant les ciels gris des rives de la Mersey. The Dream Machine (à ne pas confondre avec le groupe homonyme d’Austin qui accorde ses instruments en 432 Hz) s’inscrit dans une veine musicale mêlant rock garage, americana et skiffle, en droite lignée de The Coral, The La's et autres The Zutons. Au programme : guitares crunch reverbérées, orgues 1960ies spaghetti et batteries rock’n’roll.

Le quatuor se montre à plusieurs reprises digne d’enfiler le costume de ses illustres ainés. Avec des riffs simples et efficaces portés par une énergie adolescente, Children My England et Lola In The Morning s’avèrent vite addictives et rappellent au passage les fougueux et portés disparus Twin Peaks. This Time Around, plus épurée avant son final tournoyant, montre aussi le groupe sous son meilleur jour tout comme la jolie ballade country Angel Of The North qui conclut l’album.


Mais The Dream Machine se révèlent aussi parfois moins convaincants, peinant à s’éloigner suffisamment de leurs influences : la country folk de Sweet Mary ne décolle pas vraiment, TV Baby/Satan’s Child n’est pas aussi délurée qu’elle le voudrait, White Shadow Blues sonne comme un pastiche de Bob Dylan fraichement électrifié de 1965... Un brin trop conventionnels dans l'écriture et dans les arrangements, The Dream Machine pêchent par manque d’originalité.

Après une série de trois EPs intéressants, The Dream Machine confirme donc avec ce premier album son statut de groupe prometteur, capable de fulgurances, mais aussi encore un peu trop sage. Gageons que les belles qualités dont ces musiciens font preuve devraient leur permettre de pousser rapidement plus loin leurs explorations et de creuser leur propre sillon.