Lakes

Troisième album pour Lakes, sextet de Watford situé dans la banlieue nord de Londres, qui avec Elysian Skies livre une nouvelle fournée de titres dans leur style traditionnel fait de ce mélange de pop indé, math-rock et cette perpétuelle pointe emo qui marque depuis leur début leur empreinte. Votre chroniqueuse n'étant pas la plus passionnée par ce genre juvénilo-depressif, le défi était de se plonger dans le disque afin d'y trouver d'autres angles d'attaques et de soulever le fait que Lakes peuvent décemment, en prenant un peu d'âge, nous présenter quelques nouvelles cordes à leur arc.

De prime abord, Elysian Skies répond bien aux critères du groupe, avec ces morceaux faits de rock indé toujours martinés de ces harmonies un peu poussives, le chant tout en canon et les riffs de guitares légèrement dissonants quand les voix s'emballent. Se succèdent ainsi ballades plutôt mélodieuses (Leap, Chablis, Tie Dye) et titres plus boostés à la vitamine C (Aces, Joker, TLC), proposant un ensemble cohérent mais qui cependant se maintient sur le chemin déjà très balisé par les disques précédents.


Les atouts de ce nouvel album sont les harmonies vocales parfaitement ajustées (les duo féminin-masculin peuvent être un exercice périlleux) et cet incroyable dynamisme qui habite l'intégralité des morceaux. Mais (oui, il y a un mais) pourquoi l'écoute de cet album arrive à nous perdre en cours de route ? Probablement parce que certains titres tels Deep End (dangereusement en ouverture), Cut And Run ou Our Fine Arrangement sont bien trop en automatisme, et lorsque qu'un auditeur peu au fait de ce type de répertoire semble pourtant être familier avec ces morceaux, c'est peut-être signe qu'un peu plus d'audace eut été bénéfique pour faire sortir du lot ce troisième album, sans pour autant trahir les racines du groupe.

Il est cependant à n'en pas douter que Elysian Skies de Lakes ravira les fans fidèles et confortera le groupe dans la maitrise de ce style un peu touche-à-tout dans son genre, et on reconnaîtra que l'enthousiasme et l'excellente qualité du chant rendent ce disque plus qu'acceptable. Il nécessite seulement pour les moins aguerris d'acquérir quelques codes, ceux-là même que nous avons malicieusement snobé sur les bancs du collège.