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Will Samson

Harp Swells

Will Samson - Harp Swells
Chronique Album
Date de sortie : 08.09.2023
Label : 12k
2
Rédigé par Pierre-François Long, le 3 septembre 2023
A peine un an s’est écoulé depuis la sortie de Active Imagination que revoici déjà Will Samson avec un nouvel album, Harp Swells. Le musicien a composé et enregistré ce disque dans un studio improvisé établi au Portugal, pour un total de seulement six titres, la majorité d’entre eux présentant une durée oscillant entre cinq et huit minutes.

Il démarre par Beatrij’s Theremin, et on entre de plain-pied dans l’univers de Samson. Longues et lentes nappes de synthé, très peu d’accords, pas de chant, tout semble en apesanteur... Tout cela n’est pas sans rappeler Klaus Schulze, voire, plus récemment, The Endless River de Pink Floyd. Mais voilà, au bout d’un moment, il faut l’avouer, ça lasse un peu. Certes, écouter une musique pareille lorsque l’on est en avion ou en face d’un paysage bucolique doit être une sacrée expérience. Mais l’écouter dans sa salle de séjour au casque, c’est agréable au début, mais au bout d’un moment, on a l’impression que cela tourne en rond. Horreur suprême : on est même pas loin de se demander si on n’a pas lancé une « musique relaxante » débitée au kilomètre par un algorithme YouTube sournois, impression renforcée par les glouglous d’un cours d’eau qu’on entend sur la fin.

Deuxième morceau : For Rubi. On vérifie : si, c’est bien le deuxième morceau qui s’est correctement lancé. Plus sérieusement, on est dans la continuité totale du premier, et, avouons-le, un certain effet soporifique commence à se faire sentir. Soudain, une guitare acoustique très hispanisante surgit. Puis une bass pedal. Mais... c’est tout. Et c’est toujours très, très lent. Curieusement, un drôle de bruit tourne continuellement en stéréo durant quasiment tout le morceau dans le fond du mix. Le bruit en question n’est pas sans rappeler un marteau-piqueur, et c’est tout-à-fait possible que ce soit cela car le dossier de presse indique : « lorsque le bruit des travaux de construction qui se déroulaient en dessous de lui devenaient trop fort, il enregistrait la même mélodie au piano Rhodes à la place ». Bon, soit.

Sept minutes et quelques plus tard, voici Always. L’intro évoque un mélange entre une flûte de pan et une sirène de bateau. C’est intéressant, sauf que l’intro dure en réalité trois minutes, soit plus de la moitié du titre. Les trente dernières secondes consistent en un bruit de mer. Il devient franchement dur de rester réveillé. Stupeur avec And Yet qui suit : voici du chant, avec trois voix qui s’entremêlent, à savoir celles de Will Samson, Michael Feuerstack et Maia Nunes. C’est une nouvelle fois sur fond de nappes lentes, ça semble flotter dans l’air, mais le titre a au moins le mérite de proposer quelque chose de nouveau par rapport à tout ce qui a précédé. Manque de chance, c’est le plus court du disque – à peine trois minutes.
Double Bass porte assez mal son nom, car l’instrument qu’on entend le plus sur ce titre est la guitare hispanisante citée plus haut, mais qui bénéficie en plus d’un traitement curieux car elle semble avoir été enregistrée pendant un tremblement de terre. Enfin Bamboo Uher et ses huit minutes viennent clôturer l’album avec l’ajout d’un piano en plus des nappes de synthé.

Impossible de douter de la sincérité de Will Samson au moment de l’enregistrement de cet album, mais ce dernier est d’une telle uniformité qu’à de rares exceptions près, on a l’impression d’entendre le même morceau, sans variations, pendant plus de trente minutes. Ses disques précédents, bien que dans la même veine, étaient plus variés, et il serait peut-être judicieux pour l’avenir qu’il revienne à cette formule.
tracklisting
    01. beatrijs' Theremin
  • 02. For Rubi
  • 03. Always
  • 04. And Yet
  • 05. Double Bass
  • 06. Bamboo Uher
titres conseillés
    Beatrij's Theremin, And Yet
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