The Hanging Stars

Depuis Londres, The Hanging Stars ont repris le flambeau laissé il y a plusieurs décennies par les artistes de Laurel Canyon, The Byrds ou Crosby, Stills & Nash en tête. Adepte d'un folk rock au psychédélisme pastoral teinté de pedal steel, le groupe avait franchi un cap lors de l'enregistrement de leur superbe album précédent, Hollow Hearts. En mettant les pieds au Clashnarrow Studio d'Edwyn Collins, au nord de l'Ecosse, ils avaient trouvé un son pur et ample donnant toute leur mesure aux chansons de Richard Olson. Auréolés d'une reconnaissance nouvelle qui les a vu recevoir un prix de l'Americana Music Association, jouer à Third Man Records à Nashville et partager la scène avec Robert Plant, ils remettent le couvert avec On A Golden Shore, leur nouvel album.

Le groupe signe une nouvelle collection de pépites résolument 70s qui revendique ses influences sans ployer sous leurs poids. Il parvient en effet à éviter l'exercice de style stérile grâce à un songwriting élégant et plein d'émotion. Des choeurs massifs et au cordeau, un groove tranquille, des guitares jangly à souhait et des lignes de pedal steel rendent ses morceaux résolument ensoleillés. Les singles Sweet Light et Happiness Is A Bird servent de parfaite introduction et rappellent les plus belles heures Tom Petty pour la première et Stephen Stills pour la seconde.

Si les paroles de l'album sont particulièrement sombres, elles sont illuminées par des compositions rayonnantes, enregistrées pour la plupart dans des conditions quasi live. Les mid tempos sont glorieux : de No Way Spell et ses arpèges de banjo, à la très Teenage Fanclub I Need A Good Day, en passant par le groove californien de Golden Shore... Mais là où le groupe brille peut être le plus, c'est sur les ballades. Disbelieving est particulièrement somptueuse comme Washing Line où la voix de Richard Olson fait des miracles.

Résolument rétro dans leur approche, The Hanging Stars n'en restent pas moins intensément mélodiques, capables de signer des morceaux souvent nimbés d'un certain mystère qui s'attachent solidement aux neurones des auditeurs. Les londoniens s'imposent ce faisant comme une des plus belles formations soft-rock anglaises, toutes époques confondues, plus authentiques qu'America, plus pop que les premières œuvres splendide de Iain Matthews.