Nous entamons ce mois d'août avec un petit séjour au Pays de Galles, contrée à la nature aussi flamboyante que la couleur rouge du maillot de leur valeureuse équipe de rugby, en ce moment en pleine reconstruction. Ce magnifique petit pays nous offre surtout comme spécialité avec les Welsh Cakes et les poireaux le groupe de rock, et notre dernière sélection nous vient de Wrexham, dont le club de football devenu aussi célèbre que son propriétaire Ryan Reynolds fait les gros titres de la presse sportive au Royaume-Uni.
The Royston Club est un quatuor constitué de Ben Matthias à la guitare, Tom Faithfull à la guitare et au chant, Dave Tute à la basse et Sam Jones à la batterie. Ces derniers nous proposent en ce mois de farniente leur second album Songs For The Spine. En activité depuis 2019, cette jeune formation est étonnamment demeurée discrète dans notre contrée malgré une indie rock traditionnelle hyper efficace, largement accessible au grand public.
Concernant votre média rock préféré, c'est en première partie de Miles Kane à la Cigale en 2024 que ses oreilles se sont pour la première fois posées sur The Royston Club. Un joli défi que d'ouvrir pour le bad boy liverpuldien, surtout lors d'un concert se jouant à guichets fermés dans une petite salle garnie de fans énamourés. Et pourtant, les Gallois avaient brillamment réussi à convaincre les spectateurs présents.
La recette de The Royston Club ? Une pop rock en bonne et due forme, parfaitement interprétée, avec les guitares mélodieuses, qui savent autant rugir que se faire dociles. Le chant y tient une place importante : ici, la voix de Tom Faithfull, puissante et fragile à la fois, est un instrument à elle seule. Ce nouvel album trouve le parfait équilibre entre morceaux énergiques (Shivers, The Patch Where Nothing Grows, Glued To The Bed) et ballades douces aux harmonies taillées comme de la dentelle (Cariad, The Ballad Of Glen Campbell et la magnifique Spinning), de quoi répondre ainsi à toutes les demandes, et surtout toutes les occasions.
L'oreille avertie de nos fidèles lecteurs aura rapidement noté quelques résonnances avec de grands groupes passés à la postérité : impossible de ne pas penser ici à la redoutable efficacité des guitares des Strokes ou là à quelques envolées lumineuses façon Radiohead (on vous laisse trouver où exactement). Cependant, la personnalité de The Royston Club s'y dessine parfaitement, on peut ainsi ressentir dans chacun des titres le potentiel en live : tout y est disponible pour transformer ces morceaux en mini hymnes de stades, et ce ne sont pas les passages successifs du groupe par les plus grands festivals britanniques tels Glastonbury, Reading ou TRNSMT qui nous diront le contraire.
Grâce à leur maîtrise de l'art de la pop rock sans fioritures, The Royston Club nous offrent avec Songs For The Spine un album très solide, tel un blockbuster estival qui vous charmera dès la première écoute, à la formule certes classique mais ici parfaitement exécutée. L'alchimie est telle que nous sommes déjà impatients d'entendre le troisième album qui aura le difficile rôle de les faire aller plus loin. Rendez-vous donc pour l'épreuve du grand oral dès le 24 août au domaine de Saint-Cloud lors du festival Rock en Seine et le 15 novembre sur la scène du Supersonic Records à Paris, afin de confirmer à nouveau la grandeur du petit Pays de Galles.