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The Open

Statues

The Open - Statues
Chronique Album
Date de sortie : 06.02.2006
Label : Loog Records
2
Rédigé par Jimprofit, le 2 février 2006
Un an et demi après une première escale, le remarqué The Silent Hours, The Open poursuivent leur Odyssée dans l’océan tumultueux de la pop-rock sucrée. Pour ce second album, le quartette change radicalement de cap pour céder aux sirènes de la mélancolie acoustique.

L’introduction, Forever, donne le ton avec une mélodie soporifique à laquelle un saxophone larmoyant tente de donner une identité jazzy. Puis, au calme plat succède le futur premier single de l’album We Can Never Say Goodbye, où on retrouve la recette qui faisait le charme du premier opus : tempo moyen, guitares inspirées et chant énergique. Malheureusement, celle-ci se trouve entachée par un style lourd et pompeux (foisonnement d’instruments de tous bords et production saturée) ainsi qu’une influence Pulpienne des plus étouffantes. Ainsi, durant les dix morceaux que contient l’album, on assiste à l’alternance quasi-parfaite de titres très calmes où nostalgie rime souvent avec ennui, comme, par exemple, l’insipide Moment In Time, et de chansons plus rapides, à l’image de Two Lovers In The Rain, dont la construction progressive et ampoulée lorgne vers le space rock des années 70, cher à Yes.

Il faut attendre le sixième morceau pour échapper aux mélodies stéréotypées et datées. En effet, dès que retentissent les premiers accords de My House, on sait immédiatement qu’on se trouve en présence d’un titre différent, d’une autre dimension, d’une autre ambition. Pour la première fois, The Open proposent une mélodie efficace à la réussite de laquelle concourent la sobriété des arrangements et l’originalité de la construction. Malheureusement, on retombe ensuite instantanément dans les errements passés et le coma symphonique, voire orchestral, où une surenchère d’instruments superflus rend les morceaux encore plus monotones, confus et plats, même si les chansons lentes tentent désormais un décollage tardif (She’s Mystery et Alone). Alors que l’ombre de Pulp plane plus que jamais sur la deuxième partie de l’album, le spectre d’une autre pointure du rock anglais fait son apparition dans l’intro minimaliste de Seasons Of The Change. Par bonheur, une seconde chanson, Fallen Tree, émerge de la médiocrité ambiante pour finalement sauver l’album du naufrage. Très réussie, elle offre un tempo neuf et un style plus personnel, même si la filiation avec le This Is Hardcore de Pulp (encore une fois) ne manque pas de s’imposer. Et on se prend à regretter que tous les morceaux ne soient pas de la même facture.

Après un premier album intéressant, The Open semblent se heurter à un écueil de taille, le toujours délicat second album. En effet, ne parvenant pas à dépasser leurs influences, éprouvant les plus grandes difficultés à les assimiler, même en vue d’en proposer une interprétation originale, ils se montrent dans l’incapacité de proposer autre chose qu’un album figé, sorte de succession de polaroids plus ou moins flous de différentes époques et de styles musicaux révolus. Il y a gros à parier qu’on ne leur élèvera pas de statue pour cet album qui, paradoxalement, manque singulièrement de pulpe.
tracklisting
    01. Forever
  • 02. We Can Never Say Goodbye
  • 03. Moment In Time
  • 04. Two Lovers In The Rain
  • 05. Statues
  • 06. My House
  • 07. She's Mystery
  • 08. Seasons Of The Change
  • 09. Fallen Tree
  • 10. Alone
titres conseillés
    My House, Fallen Tree
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