Chronique Album
Date de sortie : 24.01.2025
Label : Scruff Of The Neck Records
Rédigé par
Adonis Didier, le 24 janvier 2025
Être jeune et con est-il encore une proposition musicale suffisante pour faire du rock en 2025 ? Peut-être, mais Damien Saez est devenu vieux et aigri, Oasis se sont reformés seulement pour la thune, les mecs de Green Day ressemblent à des grand-mères affligées de choucroutes blondes peroxydées, et voilà dix ans qu'Alex Turner oscille sur scène entre être un dandy crooner ou un sosie d'Elvis. Alors quand la jeune garde de l'esprit pop-punk inconséquent se pointe en big 2025 avec un album titré Essex, Drugs And Rock And Roll, on sait que la ligne va être fine entre la blague potache malaisante et le génie occasionnel de groupes comme Sum 41 ou Blink-182.
Un exercice d'équilibriste en vue, et cette fois c'est Bilk sans numéro derrière qui s'y colle. Alors, ce n'est pas qu'on n'a pas confiance, mais on va quand même prendre un parachute. Le deuxième album des trois garçons dans le crachin venus de l'Essex (Drugs & Rock N Roll, xptdr), des sales gosses qui se sont faits connaître en 2018 avec leur deuxième single Spiked, chanson jamais égalée depuis, et qui auront enchaîné les dits singles jusqu'à sortir leur premier album cinq ans plus tard. Un premier album nommé Bilk (décidément, l'originalité...), et puisqu'on parle de ne pas être original, il est temps de se plonger dans ce fameux deuxième album.
L'album de la confirmation qui débute par RnR, une pompe même pas dissimulée du Rock ‘n' Roll Star d'Oasis, et définitivement peut-être quarante minutes de montagnes russes qui s'annoncent. Des semi-plagiats douteux et cringes comme Slag, pire chanson de Green Day jamais écrite pas par Green Day, et on évitera de regarder les paroles de trop près. Moins de malaise devant les assez jolies Summer Days, Very Nice Life, Beatriz et Turning Pages, mais quand même ça ne se fait pas de piquer les démos des Kooks sans les citer en copyright. Et puis leur voler leur style pour écrire Skidmark avec, ça valait probablement déjà un procès !
Bref, pourquoi perdre le temps d'un épisode de Misfits à écouter le nouvel album de Bilk me direz-vous ? Vous auriez sans doute raison, si ce n'est qu'il y a au moins une chose que Sol Abrahams, Luke Hare, et Harry Gray n'ont pas encore perdu depuis 2018 : une attitude de branleurs adolescents, et le talent qui va naturellement avec pour faire sautiller les foules sur de la basse pop-punk. Phrasé rapide presque rappé, ligne de basse qui fait du pogo stick sur un kangourou sur un trampoline sur une grosse caisse, mur d'accords de quinte pour refaire la peinture des refrains, en un mot comme en cent : Bilk. Et si ces trois gars ne savent faire qu'une chose, au moins ils la font bien, alors faites-vous une playlist de motivation avec On It, Go, Tommy et This Room Is Caving In On Me, et plutôt qu'écouter ce blues outroductif éclaté nommé Band Life Blues, profitez des vingt-cinq minutes de votre vie que vous venez d'économiser pour vous lancer un épisode de Malcolm ou une petite solo queue mid lane sur League of Legends.
Bilk, le meilleur groupe de singles pop-punk de ces dix dernières années, et disons que c'est déjà pas mal, en tout cas mieux que quand ils s'essayent à reprendre les Kooks et Oasis.